C’est parce qu’il n’est pas fan de Lou Reed que Mick Wall a réussi sa biographie du chanteur du Velvet Underground, disparu en octobre 2013. Sans concession ni pathos, il retrace le parcours de ce «juif, pédé, junkie» qui écrivait des tubes ridicules (The Ostrich) avant d’être engagé par Andy Warhol pour ses spectacles multimédias. Avec une profusion de détails et une distanciation remarquable, il raconte la sortie de l’album «banane» en 1967, les premières trahisons, la fuite en avant dans l’espoir d’enfin écrire la chanson qui le rendra célèbre.à suivre…
Ancien rédacteur en chef de Guitar World, Brad Tolinski a interviewé Jimmy Page plus que tout autre journaliste. Il en a tiré un livre, qui retrace de l’intérieur l’aventure Led Zeppelin.à suivre…
Tout part de quelques mots, lâchés par la maîtresse: «Votre fille, c’est une catastrophe.» «La phrase serpente sous ma peau, explore les bras les jambesle cou et finit par se loger dans le ventre.» Rédactrice de modes d’emploi (ce qui vaut d’étonnants apartés dans le roman), la narratrice se laisse peu à peu envahir par les traumatismes que ces paroles ont fait resurgir en elle. Par les humiliations qu’elle-même a connues.à suivre…
Nous parlons de plus en plus mal et personne ne s’en offusque. Ou presque: le poète Alain Borer analyse le désastre que vit la langue françaiseet lance un cri d’alarme.à suivre…
Il n’a pas son pareil pour vous tenir en haleine avec une histoire invraisemblable. Une fois encore, on se dit que Philippe Djian en fait trop. Et voilà qu’il vous happe pour ne plus vous lâcher. Denis, l’écrivain narrateur de Chéri-Chéri, se travestit la nuit, en cabaret. Pour nouer les deux bouts et parce qu’il aime ça. Son épouse l’accepte, mais pas son beau-père. Comme il est dangereux et que Denis se fait draguer par sa belle-mère, rien n’est simple…à suivre…
La conquête de Mars a commencé et Mark Watney est l’un des premiers à poser les pieds sur la planète rouge. Et le premier à y mourir. Enfin presque. Après une terrible tempête de sable, gravement blessé, il est laissé pour mort par ses coéquipiers. Commence alors une longue quête pour la survie dans une minibase martienne avec de la nourriture limitée et sans radio… à suivre…
Qui est Joseph Sheridan Le Fanu? Les amateurs de littérature de genre auront certainement lu Carmilla, son texte le plus fameux. Les autres auront peut-être entendu des rumeurs sur un auteur considéré comme l’un des importants écrivains irlandais du XIXe siècle, dont on célèbre actuellement le bicentenaire de la naissance.
Rédacteur, directeur de journaux, intellectuel, Joseph Sheridan Le Fanu a grimpé les échelons de la belle société irlandaise. Jusqu’à ce que le décès de sa femme l’assombrisse, l’isole du monde, et qu’il devienne «le prince invisible de Dublin». Il meurt en 1873. C’est surtout comme maître du fantastique qu’il va rester dans les mémoires.
L’écrivain apparaît en première place dans les sources d’inspiration des plus grands: Edgar Allan Poe et Robert Louis Stevenson l’admiraient, tout comme Henry James ou Arthur Conan Doyle. Sans parler d’un autre Irlandais, Bram Stoker, le père de Dracula. Les Editions Omnibus proposent de retourner aux sources en recueillant six textes importants, la plupart dans de nouvelles traductions.
Le Fanu possède des talents multiples entre le thriller horrifique Oncle Silas et les «ghosts stories». Et surtout Carmilla, court texte érotisant le mythe du vampire, dont les vapeurs saphiques ont rencontré un étonnant succès dans la très prude Angleterre victorienne.
Ce récit, magnifique de sensualité, est réédité en version illustrée par les dessins de porcelaine de l’artiste italienne Isabella Mazzanti. Son trait délicat rend magnifiquement le climat onirique du texte, dont le décalage de réalité en fait une œuvre pionnière, intemporelle.
Par Romain Meyer Joseph Sheridan Le Fanu Créatures de l’ombre Omnibus, 928 pages
Joseph Sheridan Le Fanu et Isabella Mazzanti Carmilla, Soleil, 192 pages
Il a une chance sur quatre de décrocher le Goncourt, la semaine prochaine. Et même plus, puisque les professionnels de la profession l’annoncent comme le favori des finalistes du plus prestigieux prix littéraire français. David Foenkinos, auteur sympathique d’anecdotiques romans à succès, a réussi à gagner en respectabilité avec cette curieuse balade sur les traces de Charlotte Salomon, artiste morte à Auschwitz, à 26 ans.à suivre…
En plus d’avoir créé sa propre légende et celle du Far-West, Buffalo Bill est aussi à l’origine de notre société du spectacle. Tristesse de la terre, bref roman d’Eric Vuillard démonte brillamment le mythe du héros.à suivre…
L’ordinateur du paradis figure parmi les huit finalistes du Prix Goncourt, qui sera décerné le 5 novembre. Bonne nouvelle, a priori, tant l’humour (le comique Houellebecq excepté) figure rarement sur les listes du plus prestigieux prix littéraire français. Benoît Duteurtre manie en effet l’art difficile d’amuser tout en proposant une réflexion sur notre société. à suivre…
Un titre à l’image de tout le livre, entre fatalisme et ironie. Avec Ce sont des choses qui arrivent, Pauline Dreyfus explore la Seconde Guerre mondiale sous un angle peu fréquent: elle s’intéresse à ces grandes familles françaises gênées de perdre leurs avantages, leurs soirées mondaines entre gens du même monde, en raison d’événements qui, à les croire, ne les concernent guère. Il en va ainsi de Natalie de Sorrente, en exil à Cannes, qui a assez de ses propres soucis pour ne pas s’intéresser à ceux des autres. Jusqu’à ce que la guerre la rattrape.à suivre…
Arthur Rimbaud et Victor Hugo ont droit à leur dictionnaire. Différents de forme et d’approche, tous deux permettent de redécouvrir ces œuvres et ces poètes hors norme.à suivre…
La collection Regards retrouvés sort son premier recueil, avec pour thème la rue. Le projet de mise en valeur des fonds photographiques fribourgeois annonce déjà deux ouvrages à venir et une expo à voir ce printemps. Plongée au cœur du premier tome avec son auteur, Christophe Dutoit.
par Yann Guerchanik
L’aventure éditoriale débouche sur une victoire. Le premier recueil de la collection Regards retrouvés sort en librairie. En été 2013, les Editions La Sarine, en collaboration avec la Bibliothèque cantonale universitaire (BCU), le Musée gruérien et notrehistoire.ch initiait un projet ambitieux: lancer la première collection de livres de photographies patrimoniales publiés sur le modèle participatif en Suisse.à suivre…
En 1915, alors que les poilus se battent dans les tranchées, le Français Léon Gimpel photographie une tout autre guerre en plein Paris. A la rue Greneta, Pépète et ses copains jouent à «faire comme les grands».
par Christophe Dutoit
D’abord la couleur. Un siècle après avoir été prises, les images de Léon Gimpel dévoilent le charme discret de leurs couleurs balbutiantes et du grain omniprésent des autochromes, la première technique de reproduction «fidèle» de la couleur, mise au point par les frères Lumière, inventeurs quelques années plus tôt du cinématographe. Un pur délice.à suivre…
Son premier roman lui a valu une gloire mondiale, en 1966. L’oiseau bariolé passe pour le témoignage d’un survivant de la Shoah et Jerzy Kosinski (1933-1991) mène une vie de rock-star dans la jet-set new-yorkaise. Avant que tout bascule. Eric Bulliard
Le 22 juin 1982, l’hebdomadaire new-yorkais The Village Voice publie un article intitulé Les mots souillés de Jerzy Kosinski. L’auteur américano-polonais ne s’en relèvera pas. Star des lettres et des médias, il faisait encore partie, deux mois plus tôt, des présentateurs de la cérémonie des oscars. Tout le monde connaît son visage anguleux, pour l’avoir vu dans d’innombrables shows télévisés ou en une du New York Times Magazine, photographié par Annie Leibovitz. Cette même année 1982, il frôle le prix Nobel de littérature, décerné à Gabriel Garcia Marquez.à suivre…