Du Djian pur jus

Djian-ChériIl n’a pas son pareil pour vous tenir en haleine avec une histoire invraisemblable. Une fois encore, on se dit que Philippe Djian en fait trop. Et voilà qu’il vous happe pour ne plus vous lâcher. Denis, l’écrivain narrateur de Chéri-Chéri, se travestit la nuit, en cabaret. Pour nouer les deux bouts et parce qu’il aime ça. Son épouse l’accepte, mais pas son beau-père. Comme il est dangereux et que Denis se fait draguer par sa belle-mère, rien n’est simple…

Philippe Djian mène son roman tambour battant, avec son sens du rythme, des ellipses, des phrases qui claquent. Avec aussi, comme dans Love song (2013), la curieuse suppression des points d’interrogation et des renfoncements. La lecture en est modifiée, la langue, son beau souci, sonne différemment. Au passage, il affirme sa haute opinion de la littérature: «Ecrire de mauvais livres, c’est comme se mêler à une foule et tirer dans le tas.»

Par Eric Bulliard

Philippe Djian
Chéri-Chéri
Gallimard, 208 pages

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