David Foenkinos: une petite forme

FOENKINOS David COUV CharlotteIl a une chance sur quatre de décrocher le Goncourt, la semaine prochai­ne. Et même plus, puisque les professionnels de la profession l’annoncent comme le favori des finalistes du plus prestigieux prix littéraire français. David Foenkinos, auteur sympathique d’anecdotiques romans à succès, a réussi à gagner en respectabilité avec cette curieuse balade sur les traces de Charlotte Salomon, artiste morte à Auschwitz, à 26 ans.

Le sujet est évidemment aussi passionnant que poignant et le personnage central méritait cette mise en lumière. La forme, elle, pose problème. David Foenkinos a procédé par une succession de phrases courtes, une par ligne, en expliquant qu’il a été forcé d’écrire ainsi: «J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne pour respirer.» A la lecture, le roman crée une forme de halètement et l’on ne peut s’empêcher d’y voir une coquetterie. Ou, version plus méchante, une facilité à même de masquer que sa langue n’avait pas l’ampleur nécessaire pour aborder un tel sujet.

Par Eric Bulliard

David Foenkinos
Charlotte
Gallimard, 224 pages

 

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