Photographie

Les contes déglingués et fictionnels de Stéphane Lavoué

A la galerie Focale, à Nyon, Stéphane Lavoué expose A terre, une série de portraits, de natures mortes et de paysages en dialogue avec la Bretagne, sa terre d’adoption. Rencontre.

par Christophe Dutoit

Pour qui s’est un jour délecté des portraits en dernière page de Libération, Stéphane Lavoué n’est pas un inconnu. De passage samedi à Nyon, à l’occasion de son exposition à la galerie Focale, le photographe de 42 ans se souvient de l’«école Libé», de l’apprentissage de la lumière et de «l’intensité de chacune de ces rencontres». à suivre…

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Corinne Vionnet, dialogue en flux interposé

Au Musée suisse de l’appareil photographique, Corinne Vionnet expose un intrigant dialogue entre le Sacré-Cœur et ses visiteurs. Mais surtout un questionnement pertinent sur l’utilisation actuelle des images.

A Vevey, Corinne Vionnet met en résonance le Sacré-Cœur de sa série Photo opportunities et les portraits masqués de ME. Here Now, pris avec son smartphone aux abords de la basilique parisienne. Corinne Vionnet

par Christophe Dutoit

En 2005, Corinne Vionnet se trouve à Pise avec son mari. «Tout le monde s’agglutinait aux deux mêmes endroits pour prendre les mêmes photos de la tour…» Les appareils numériques commençaient à se vulgariser, le flux d’images ne tarderait pas à inonder internet. «Déjà à cette époque, on trouvait des quantités effrayantes de pages avec des images toutes identiques.» La photographe d’origine valaisanne se met alors à collecter/collectionner tous ces clichés qu’elle recueille sur le web, comme une mémoire collective en déshérence. «Je ne suis jamais allée au Taj Mahal, mais il semble que je 
le connais parfaitement. Parce que, sur place, tout le monde reproduit ce qu’il voit, ce que le cinéma ou la publicité montrent tant et plus. Devant la tour Eiffel ou face au Cervin, les touristes prennent des photos pour dire “j’y étais”, sans se rendre compte qu’ils nourrissent le mythe.» Au fait, pour l’anecdote, l’artiste collectionnait les cartes postales quand elle était petite. Ceci explique peut-être cela. à suivre…

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Deux jeunes Bullois au zénith de la photographie suisse

L’exposition du 21e Prix de jeunes talents vfg fait halte à Renens. L’occasion de rencontrer deux talentueux photographes bullois, la lauréate du 1er prix Laurence Kubski, et l’étudiant Vincent Levrat, tous deux issus de la formation de l’ECAL.

par Christophe Dutoit

«J’ai un peu dû vaincre ma timidité pour envoyer mes images. Heureusement que le concours était anonyme…» Après trois quarts d’heure d’une discussion enflammée, jeudi, juste avant le vernissage de l’exposition, il faut se rendre à l’évidence: Laurence Kubski l’a sacrément bien soignée, sa timidité. à suivre…

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Le Chelsea Hotel, cœur du New York artistique

En mars 1965, Yves Debraine photographie Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle en plein travail dans le fameux Chelsea Hotel, au cœur de Manhattan. Entre précieux documents historiques et expérimentations, une exposition à découvrir à Fribourg.

par Christophe Dutoit

Tout s’est passé très vite. En un après-midi, peut-être deux. Durant le mois de mars 1965, Yves Debraine (1925-2011) photographie Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle dans le fameux Chelsea Hotel à Manhattan. Depuis son exposition au MoMA cinq ans plus tôt, l’artiste fribourgeois conquiert petit à petit l’Amérique et prépare une exposition personnelle à la galerie Iolas. De son côté, sa compagne donne forme(s) à ses toutes premières Nanas, elle qui a déjà vécu dans la Grande Pomme entre 1937 et 1949. Ce qui facilite l’intégration des amants dans les cercles artistiques new-yorkais. Un demi-siècle plus tard, une quarantaine de photographies noir et blanc témoignent de cette rencontre furtive et intense, à découvrir jusqu’en septembre à l’Espace Jean Tinguely-Niki de Saint Phalle, à Fribourg. à suivre…

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Jean-Louis Donzallaz passe le relais à la quatrième génération

Actif depuis plus de trente-six ans à Romont, Jean-Louis Donzallaz tire sa révérence à la fin de l’année. Le dernier magasin de photos indépendant du canton ferme ses portes, mais les activités photographiques sont reprises par sa fille Aurore Rost.

par Christophe Dutoit

Jean-Louis Donzallaz le dit lui-même: «Je suis le dernier des Mohicans.» Entendez par là que le Romontois tient le dernier magasin de photos indépendant à avoir pignon sur rue dans le canton de Fribourg. Le 28 décembre, l’enseigne de la Grand-Rue 42 baissera une dernière fois son rideau. A 72 ans, Jean-Louis Donzallaz ferme boutique et passe le témoin à une quatrième génération (lire ci-dessous). Après un rafraîchissement des lieux, sa fille Aurore Rost reprendra en effet les activités photographiques dès le mois de février 2018. à suivre…

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Pour raconter ces migrations qui manquent d’images

Pour sa dixième édition, l’Enquête photographique fribourgeoise traverse l’océan et retrace la migration vers Nova Friburgo, il y a tout juste deux siècles. Au Musée gruérien, les images de Thomas Brasey dialoguent avec celles de l’implantation portugaise à Bulle.

par Christophe Dutoit

photographie. Du périple des 2000 Suisses qui ont émigré vers Nova Friburgo en 1819, il reste de nombreux témoignages écrits, des récits de voyage, des lettres précieuses pour raconter cette histoire. En revanche, très peu d’images témoignent de cet exode brésilien, dont on fêtera le bicentenaire l’année prochaine. En effet, la photographie ne naîtra que trente ans plus tard et seule une poignée de dessins et de gravures a traversé les époques pour relater cet épisode marquant de la migration helvétique. à suivre…

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Luca Etter, un espace libertaire dont il faut profiter

Un missile devant une maison; deux joueuses de ping-pong en robe de soirée; un homme en tenue de protection sur un tracteur. Et deux fils rouges: le noir et blanc d’abord, si intemporel, si anachronique, mais surtout le regard du photographe fribourgeois Luca Etter, qui signe La Bétaillère, un nouveau recueil d’images énigmatiques. «Je prends le temps d’accumuler des images dans un dossier, explique-t-il. Pour ce projet, je voulais incorporer tous les éléments qui me titillent. Mais, j’avais aussi envie d’aller à l’essentiel, d’élaguer le plus possible.» à suivre…

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«Nous étions magnifiques, nous savions nous rebeller»

Il y a cinquante ans, le 21 octobre 1967, Marc Riboud prenait l’une des photos les plus célèbres du XXe siècle. Philippe Séclier raconte l’histoire singulière de La jeune fille à la fleur dans un charmant petit ouvrage.

par Christophe Dutoit

Elle s’appelle Jan Rose Kasmir et elle a l’insouciance de ses 17 ans en cette fin d’après-midi d’octobre 1967. «J’avais mis ma robe rose, celle qui cachait mes formes. En m’habillant pour une manif, j’avais toujours en tête que j’y ferais peut-être une rencontre.» Bien plus qu’un beau jeune homme, la demoiselle rencontre le photographe Marc Riboud, qui fait d’elle l’un des symboles les plus forts de la lutte pour la paix. à suivre…

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Marcel Imsand laisse le noir et blanc orphelin

Marcel Imsand s’en est allé, samedi, à l’âge de 88 ans. Le photographe né à Pringy a publié une huitantaine de livres, dont Paul et Clémence, Luigi le berger ou Les Frères, son chef-d’œuvre. «Marcel parvenait à rendre singuliers les gens ordinaires», dit de lui Jean-Henry Papilloud, président de l’association qui porte son nom.

par Christophe Dutoit

Il était le photographe des sans-grade, des petites gens, des plus démunis. Mais il était aussi celui de Barbara, de Maurice Béjart, de Cindy Crawford. Devant son objectif, anonymes ou célébrissimes révèlent tous une humanité sans fard. Samedi, Marcel Imsand a déposé son Leica et il s’en est allé à petits pas dans les froidures de novembre. Il a rejoint son épouse Mylène, partie en septembre. à suivre…

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Sébastien Kohler: «Dix secondes, c’est comme du cinéma, mais arrêté»

Musicien électronique et enseignant à l’HEMU, le Lausannois Sébastien Kohler expose une série de portraits hors du temps au Musée suisse de l’appareil photographique, à Vevey. Rencontre.

par Christophe Dutoit

«Un jour, j’en ai eu marre de faire de la musique tous les jours. Il y avait comme un trop-plein. Alors, j’ai fait de la photographie.» Il y a chez Sébastien Kohler cette frénésie pour l’expérimentation, cet intérêt convulsif pour la nouveauté, cette envie indomptable d’être créatif. Frère du DJ Mandrax, le Lausannois produit de la musique électronique depuis le milieu des années 1990. Il a même connu le succès avec le duo Shakedown et son tube At night en 2002. En outre, il enseigne toujours la musique assistée par ordinateur à la Haute Ecole de musique de Lausanne (HEMU). Mais, dans les interstices de sa vie, il pratique la photographie, dans une tanière, à deux pas du Musée de l’Elysée. à suivre…

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Karlheinz Weinberger, le mâle dans sa splendeur

Décédé en 2006, le photographe amateur zurichois Karlheinz Weinberger connaît une gloire posthume avec la sortie de deux publications, Swiss rebels et Halbstarke, et une exposition encensée par la critique, cet été aux Rencontres photographiques d’Arles.

par Christophe Dutoit

Karlheinz Weinberger (1921-2006) a travaillé comme magasinier à l’usine Siemens d’Oerlikon jusqu’à sa retraite, en 1986. Le Zurichois a toujours vécu dans le même immeuble de l’Elisabethenstrasse et il n’a déménagé de deux étages qu’après le décès de sa mère. Responsable du photo-club de son entreprise, il a montré ses images à l’Ecole-club Migros au début des années huitante. C’est dire si l’engouement suscité cet été par sa vaste exposition aux Rencontres photographiques d’Arles – La Mecque de la photographie européenne – est aussi surprenant que… parfaitement justifié.

à suivre…

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Robert Doisneau: un doux baiser pas si volé

Il a fallu plus de trente-cinq ans pour que cette embrassade furtive devienne l’une des plus célèbres au monde. Avec son Baiser de l’Hôtel de Ville (1950), Robert Doisneau  est entré dans la postérité. Troisième épisode de notre série sur les dessous des œuvres populaires.

par Christophe Dutoit

Le 25 avril 2005, un tirage vintage du Baiser de l’Hôtel de Ville est vendu aux enchères pour la somme de 184 960 euros. Un prix record déboursé par un collectionneur suisse qui déclare alors: «Ce cliché romantique est le miroir de notre jeunesse, à ma femme et à moi-même.» La cure de jouvence n’a pas de prix. Onze ans après la mort de son auteur Robert Doisneau, cette vente exceptionnelle clôt une saga aux allures policières qui a agité le Tout-Paris autour de cette photographie depuis la fin des années huitante. Mais revenons à la genèse de cette histoire. à suivre…

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Les Prosper Macherel, imagiers de Fribourg

Entre 1891 et 1969, trois générations de Prosper Macherel ont tenu un atelier de photographies à Fribourg. Un fonds de 1200 négatifs a récemment été légué à la BCU.

par Christophe Dutoit

Tous trois s’appellent Prosper Macherel: le grand-père François Cyprien Prosper (1861-1936), le père Prosper Eugène (1907-1965) et le fils Prosper Paul (1938-1986). Et tous trois ont tenu successivement un atelier de photographies à Fribourg. Or, si la signature P. Macherel est connue de longue date des spécialistes, seules quelques-unes de leurs images étaient, jusqu’à peu, répertoriées dans les collections publiques. à suivre…

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Claude Haymoz: «J’aime faire de la photo»

Photographe emblématique de La Gruyère depuis 2001, Claude Haymoz prend sa retraite cette fin de semaine. Depuis plus de quarante ans, il pose un regard décalé sur la région et ses paysages urbains ou sauvages, des beautés que lui seul voit… et prend plaisir à montrer.

par Christophe Dutoit

Autant le dire tout de suite, Claude Haymoz n’est pas un bavard. Pour lui, la parole est d’or et… le silence n’a pas de prix. Surtout celui qui berce la Breccaschlund, là où lui et son épouse Jacqueline trouvent le ressourcement à l’écart de la folle actualité. Photographe à La Gruyère depuis 2001, connu comme le loup blanc sur tout le territoire du trihebdomadaire, il prend sa retraite cette fin de semaine. à suivre…

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Daniel Girardin, la montagne sublimée

Pour sa dernière exposition après plus de trente ans de carrière au Musée de l’Elysée, le conservateur Daniel Girardin, 62 ans, montre Sans limite, un sublime accrochage de photographies de montagne. Rencontre.

John Jullien, Traversée de la Mer de Glace, vers 1880 © Musée de l’Elysée, Lausanne, Collection du Musée de l’Elysée

par Christophe Dutoit

Expliquez-nous la fascination qu’ont eu de tout temps les photographes pour la montagne?
Moi aussi, je suis aussi fasciné. Le Musée de l’Elysée a traité ce sujet de manière transversale depuis les débuts. Toujours avec un regard très orienté sur les pionniers ou l’image du Cervin… En trente ans, l’institution a constitué une très belle collection, en suivant les photographes. Le numérique a renouvelé le genre de la photographie de montagne. Véritablement. C’est quelque chose qui m’a interpelé et qui m’a fait réfléchir au sujet dans son ensemble. A ma connaissance, il n’y a jamais eu aucune exposition qui présente la photographie de montagne comme un genre dans son ensemble, depuis les daguerréotypes jusqu’à aujourd’hui. Il existe des centaines de livres, mais pas un livre d’ensemble.
à suivre…

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