Barbagallo: poésie de la psyché-pop

Il est né à Albi, vit à Toulouse, joue de la batterie pour le groupe australien Tame Impala et porte un nom aux origines siciliennes. Les étiquettes, même biographiques, collent mal à Julien Barbagallo. Musicalement aussi, l’ancien batteur de Tahiti 80 aime l’éclectisme, les contrastes, les rencontres. Cet insaisissable auteur-compositeur-interprète a choisi d’enregistrer ce troisième album solo (après Amor de Lonh et Grand chien) dans l’ancien studio de Nino Ferrer, isolé à la campagne. Du grand Nino, Barbagallo a aussi les douceurs mélancoliques, un superbe sens de la mélodie et cette manière décalée de transcender les genres.

Le psyché-pop-folk raffiné de Danse dans les ailleurs paraît totalement hors du temps, à la fois profondément contemporain et issu de la variété française des Polnareff et Souchon-Voulzy. Avec ce qu’elle doit aux années 1960 anglo-saxonnes. Il est question de départs, de paysages, d’horizons et de Grandes visions, où «il y aura de si resplendissantes clartés que chacun croira être revêtu de ciel». A ce lyrisme abstrait répond une autre forme de poésie, très concrète, comme dans l’excellent single L’échappée, qui ouvre l’album: «Si tu me pardonnes, je recommencerai.» Et tout s’achève par sept minutes planantes, la superbe envolée de Je me tais. Rien à ajouter.

Par Eric Bulliard

Barbagallo, Danse dans les ailleurs, Sony Music

Posté le par Eric dans Chanson française, Musique Déposer votre commentaire

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