Trois ans après L’invention de nos vies, Karine Tuil reprend un principe comparable: imbriquer des histoires intimes, des relations amoureuses, amicales ou familiales, aux événements qui marquent notre époque. Dans L’insouciance, elle tisse son histoire de manière encore plus serrée alors que son regard, très appuyé, sur notre société et ses dérives paraît plus pertinent encore.à suivre…
En vingt ans de carrière, Madeleine Peyroux s’est fait une très belle place dans le paysage des voix jazz actuelles. C’est accompagnée du guitariste Jon Herington et du bassiste Barak Mori que la chanteuse américaine a concocté un huitième album très intime. A la suite d’un concert dans une petite église d’Angleterre, très touchée par l’acoustique exceptionnelle du lieu, Madeleine Peyroux décide d’y enregistrer, en trois jours, les dix titres de Secular Hymns. à suivre…
Quarante ans après, Higelin 75 fait écho à BBH75, disque charnière dans la carrière du grand Jacques. Comme à l’époque, ce nouvel album lâche la bride à sa folie généreuse, sa rage et sa soif de liberté.à suivre…
Philosophe, spécialiste de Michel Foucault, Frédéric Gros se lance pour la première fois dans le roman. Et son entrée en littérature a été remarquée: Possédées est toujours en course pour le Goncourt, qui sera décerné le 3 novembre. Même s’il a peu de chances de le décrocher, c’est déjà un signe de reconnaissance assez rare pour un nouveau venu. Frédéric Gros s’est emparé à son tour de l’affaire des possédées de Loudun, régulièrement transposée en roman, au théâtre, en BD…à suivre…
L’incipit donne le ton: «Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes.» Des mots secs, glaçants, que l’on garde en mémoire tout au long du récit qui suit: l’apparente bienveillance de la nounou ne peut pas nous tromper. On sait que tout finira mal et Leïla Slimani ne relâche pas sa prise. Chanson douce, son remarquable deuxième roman après Dans le jardin de l’ogre (2014), connaît certes des moments d’apaisement, mais qui ne ralentissent guère cet effroyable crescendo.à suivre…
L’histoire est simple et extrêmement compliquée: depuis les années trente, l’éditeur DC a multiplié les créations, vécu des changements de ligne complets et rajouté des concurrents à son portefeuille, tout en essayant de garder un univers unique et cohérent. Passé, futur, mondes parallèles, avec toujours des variations des personnages emblématiques de la firme (Batman, Superman…): on essayait de tout faire tenir dans une cohérence de plus en plus chancelante. Pour ses cinquante ans d’existence en 1985, DC décide de mettre de l’ordre et confie à Marv Wolfman et George Pérez la tâche de réécrire – et de simplifier – cinq décennies d’histoire. Au final, une seule terre survivra dans les larmes et le sang.à suivre…
Avec A présent, Vincent Delerm continue d’observer le quotidien et de distiller des merveilles légères ou mélancoliques. Rencontre lors d’un récent passage à Lausanne.à suivre…
A seulement 22 ans, le guitariste Shachar Elnatan est considéré comme l’un des jeunes talents les plus prometteurs de la scène jazz israélienne. Il sort son premier album chez RAZDAZ, label du non moins célèbre contrebassiste Avishai Cohen. à suivre…
Il était flamboyant, exubérant, aimait le cinéma, la littérature, les femmes. La vie, quoi. Thomas s’est donné la mort à 39 ans. Catherine Cusset trace le portrait sensible de celui qui fut (brièvement) son amant, puis un ami proche. L’autre qu’on adorait (titre emprunté à Avec le temps de Ferré) s’adresse directement à Thomas. à suivre…
Il y a sept décennies naissait le journal Tintin, berceau de nombreuses séries populaires. Un beau livre célèbre l’histoire de cette revue miroir de l’histoire du 9e art.à suivre…
Neil Gaiman avait surpris le monde en intellectualisant la bande dessinée commerciale américaine à la fin des années 1980, avec la recréation de Sandman. Depuis, il n’a jamais arrêté sa quête de sens, principalement dans le roman. Le dessinateur multirécompensé Philip Craig Russell s’est mis à retranscrire en BD certaines œuvres de l’auteur britannique. Avant Coraline et le magnifique Etrange vie de Nobody Owens, il avait adapté une pièce radiophonique, Le premier meurtre. Il décortique d’ailleurs son travail de «traduction» en fin d’ouvrage.à suivre…
Chœur estonien fondé en 1996 autour d’une passion commune pour le chant grégorien, Vox Clamantis s’est notamment illustré dans le répertoire contemporain et médiéval. C’est également dans l’interprétation de leur compatriote Arvo Pärt que le chœur a trouvé un écho à sa mesure. A 81 ans, il est une des références incontournables de la composition d’aujourd’hui. D’une grande force spirituelle, sa musique épurée, proche du minimalisme, distille la dissonance au service de l’harmonie dans une identité intemporelle.à suivre…
Il y a un charme singulier, dans les romans de Jean-Paul Dubois. L’auteur d’Une vie française (prix Femina 2004) et de Kennedy et moi (adapté avec succès au cinéma en 1999) cultive une forme de décalage dandy, porté par des antihéros désabusés, aux frontières de l’absurde.à suivre…
Une femme et son fils adolescent dans les montagnes du Kirghizistan. Le jeune homme partait en vrille, sa mère leur a organisé une randonnée à cheval au milieu de nulle part afin de reprendre goût à la vraie vie. Pour Sibylle, qui a vu ses rêves se briser net, ce voyage est aussi l’occasion de retrouver du sens.
Avec Continuer, Laurent Mauvignier ne se contente pas de signer un simple roman initiatique ni un récit de voyage. Il dépasse également la touchante histoire d’amour maternel et filial, la description extrêmement fine des tourments adolescents et ceux d’une femme divorcée.
Comme chez tous les romanciers importants, cette histoire, aussi émouvante soit-elle, ne serait rien sans la force de la langue. Qu’il évoque le drame du Heysel (Dans la foule, 2006), ou la guerre d’Algérie (Des hommes, 2009, un des romans français les plus extraordinaires de ces dernières années), Laurent Mauvignier empoigne son sujet avec une puissance vertigineuse et une manière unique de vous prendre aux tripes.
Ses phrases s’enroulent, s’envolent, s’entrechoquent avec une élégance sidérante, pour décrire la poussière, la boue, les yourtes kirghizes, les souvenirs de Sibylle, les peurs de Samuel, «l’humus de l’odeur humaine, salée, âcre» ou les pas des chevaux («claquement, martèlement, roulement sec frappé, rythmé, toujours avec le même son syncopé plus ou moins rapide plus ou moins fort, jamais défaillant»… ). De la grande littérature, mais toujours à hauteur humaine, à portée d’émotion.
Par Eric Bulliard Laurent Mauvignier, Continuer, Minuit, 240 pages
Avec Petit pays, son premier roman, Gaël Faye crée l’événement de cette rentrée littéraire. Le rappeur-slameur de 34 ans a puisé dans ses souvenirs du Burundi des années 1990 pour évoquer une enfance balayée par la guerre.à suivre…