Neil Gaiman avait surpris le monde en intellectualisant la bande dessinée commerciale américaine à la fin des années 1980, avec la recréation de Sandman. Depuis, il n’a jamais arrêté sa quête de sens, principalement dans le roman. Le dessinateur multirécompensé Philip Craig Russell s’est mis à retranscrire en BD certaines œuvres de l’auteur britannique. Avant Coraline et le magnifique Etrange vie de Nobody Owens, il avait adapté une pièce radiophonique, Le premier meurtre. Il décortique d’ailleurs son travail de «traduction» en fin d’ouvrage.
Le récit prend place dans le passé, à Los Angeles, il y a dix ans. Le narrateur, un Anglais, se souvient avoir rencontré une ex-petite amie puis discuté avec un étranger sur un banc. Comment se douter que ce vieillard n’est autre qu’un ange déchu et que l’histoire qu’il lui raconte est celle du tout premier meurtre, qui s’est déroulé dans la cité d’argent, avant la création de l’univers, et dont il fut l’enquêteur? Un étonnant polar céleste sur la religion, le crime et sa punition, sur la liberté et la déchéance, sur les desseins insondables du Tout-Puissant…
Par Romain Meyer
Neil Gaiman et Philip Craig Russell, Le premier meurtre, Delcourt