Jean-Paul Dubois, en singulier décalage

la_successionIl y a un charme singulier, dans les romans de Jean-Paul Dubois. L’auteur d’Une vie française (prix Femina 2004) et de Kennedy et moi (adapté avec succès au cinéma en 1999) cultive une forme de décalage dandy, porté par des antihéros désabusés, aux frontières de l’absurde.

Paul Katrakilis, jeune médecin narrateur de La succession, se souvient des «quatre années prodigieuses», de 1983 à 1987, qu’il a passées à Miami en professionnel de cesta punta. La pelote basque connaissait alors un immense succès et les parieurs se bousculaient sur les gradins des jaï alaï. Tout bascule quand son père meurt. Un suicide, comme d’autres dans sa famille. Paul rentre en France, hésite à reprendre le cabinet médical et découvre le secret de son père.

Il est donc question de suicide (assisté ou non), de pelote basque, des racines familiales, du marathonien Spyridon, de vieilles voitures Karmann et Triumph, d’une belle Norvégienne, du coureur automobile Olivier Gendebien… Jean-Paul Dubois mêle les thèmes les plus graves aux plus accessoires. Avec pour conséquence, le plus souvent, de faire sourire le lecteur, mais aussi le risque, parfois, de le perdre en route.

Jean-Paul Dubois, La succession, L’Olivier, 240 pages

Par Eric Bulliard

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