Karine Tuil, le monde comme il va

l_insoucianceTrois ans après L’invention de nos vies, Karine Tuil reprend un principe comparable: imbriquer des histoires intimes, des relations amoureuses, amicales ou familiales, aux événements qui marquent notre époque. Dans L’insouciance, elle tisse son histoire de manière encore plus serrée alors que son regard, très appuyé, sur notre société et ses dérives paraît plus pertinent encore.

Difficile de résumer ces près de 530 pages – qui se dévorent sans faim – où se croisent des destins reliés de manière plus ou moins étroite. Romain, soldat français de retour d’Afghanistan, noue une relation avec une journaliste, épouse de François Vély, une des plus grosses fortunes de l’Hexagone. Quand cet entrepreneur se voit accusé de racisme pour une photo maladroite, il est défendu par Osman Diboula, ami d’enfance de Romain et figure politique montante. Tout se lie et Karine Tuil mène son récit avec une aisance bluffante, évoquant aussi bien le traumatisme de soldats rentrés de la guerre que le racisme, l’antisémitisme, les différences de classes sociales, le panier de crabes de la politique… Le monde tel qu’il est, en somme.

Par Eric Bulliard

Karine Tuil, L’insouciance, Gallimard / 528 pages

 

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