Frédéric Gros: en manque de souffle

possedeesPhilosophe, spécialiste de Michel Foucault, Frédéric Gros se lance pour la première fois dans le roman. Et son entrée en littérature a été remarquée: Possédées est toujours en course pour le Goncourt, qui sera décerné le 3 novembre. Même s’il a peu de chances de le décrocher, c’est déjà un signe de reconnaissance assez rare pour un nouveau venu. Frédéric Gros s’est emparé à son tour de l’affaire des possédées de Loudun, régulièrement transposée en roman, au théâtre, en BD…

Dans les années 1630, un couvent de cette petite ville du Poitou, est frappé par une étrange hystérie collective. Très vite, on en conclut à une possession et le coupable est tout trouvé: le diable est personnifié par la figure du curé Urbain Grandier, homme cultivé et coureur de jupons. Il sera torturé et conduit au bûcher le 18 août 1634. Ce récit, Frédéric Gros le mène de manière bien sage: les amateurs de roman historique et d’histoires de sorcières y trouveront leur compte, mais, souvent, l’écriture donne l’impression de manquer de souffle, de verve. Ecrire «dans un chaos indescriptible» ne suffit pas encore pour faire ressentir l’époque et donner vie à cette histoire extraordinaire.

Par Eric Bulliard

Frédéric Gros, Possédées, Albin Michel, 304 pages

Posté le par Eric dans Littérature, Livres Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire