Hans Fries, l’étonnant destin d’une sainte Famille

On le croyait perdu, voire détruit: plus d’un siècle après sa dernière exposition, un tableau de Hans Fries a été retrouvé et prêté pour deux ans au Musée d’art et d’histoire.

par Eric Bulliard

Ses dimensions ne paient pas de mine. Moins d’une page A4. Mais quelques secondes suffisent pour se rendre compte de sa «finesse époustouflante», souligne Verena Villiger Steinauer, directrice du Musée d’art et d’histoire de Fribourg. Peinte par Hans Fries vers 1505, La vierge à l’enfant avec saint Joseph a trouvé place au MAHF pour deux ans: ce chef-d’œuvre disparu depuis plus d’un siècle ans est prêté par ses propriétaires, des collectionneurs madrilènes. à suivre…

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Joël Dicker, mécanique pour Goncourt?

Près de quarante ans après Chessex, Joël Dicker pourrait devenir le second Suisse à obtenir le prix Goncourt. Roman virtuose, La vérité sur l’affaire Harry Quebert se révèle époustouflant, mais ne cache pas quelques faiblesses.

par Eric Bulliard

Mardi, vers 13 h, le restaurant Drouant, à Paris, frémira de sa folle agitation annuelle. Les dix membres de l’Académie Goncourt auront choisi parmi quatre finalistes. Et peut-être que Joël Dicker sera devenu le second Suisse à obtenir le plus prestigieux prix littéraire français, près de quarante ans après Jacques Chessex. à suivre…

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Erik Truffaz s’étire en langueur

Truffaz s’étire en langueur Après avoir vendu plus d’un demi-million de ses neuf premiers albums sur le label Blue Note, le trompettiste genevois Erik Truffaz poursuit ses expérimentations aux frontières du jazz et de la pop musique. Toujours au format quartet (avec l’extraordinaire bassiste Marcello Giuliani, le claviériste Benoît Corboz et le batteur Marc Erbetta), il vient de sortir El tiempo de la revolución. Après avoir collaboré avec le rappeur Nya, le chanteur Christophe ou notre Sophie Hunger nationale, il offre à la voix d’Anna Aaron – autre chanteuse suisse à frayer avec le jazz – une place de choix sur trois titres effervescents et bienfaiteurs comme un cachet du lendemain. Comme sur un nuage de ouate, la musique de Truffaz flirte avec des atmosphères éthérées (Un souffle qui passe), n’hésite pas à s’étirer en langueur (Revolution of time) ou à s’endiabler sur des rythmes chaloupés très Motown (Mr. K). Sans être un chef-d’œuvre, un disque absolument indispensable.

par Christophe Dutoit

Erik Truffaz Quartet
El tiempo de la revolución
Blue Note/EMI

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The Vaccines, comme un paquet de chips

Les Vaccines reviennent avec un album qui se déguste comme un paquet de chips. Impossible d’y résister. Et surtout, à moins d’être interrompu ou surpris en flagrant délit, on le finit secrètement d’une traite, sans s’en apercevoir soi-même… A l’heure des expérimentations et des métissages musicaux, les Londoniens prennent leur monde à contre-pied avec ce Come of age déroutant de naïveté et de simplicité. Les ingrédients de ce pop rock aux portes de la maladresse? Comme pour un paquet de chips, il serait sage de ne pas s’y intéresser… Justin Young propose des textes sans détours, certes. Mais sans génie non plus («I wish I was a girl»). Certains riffs de guitare frôlent la blague et les compositions semblent tout droit sorties d’un juke-box du début des années 1990, avec leurs reflets grunge et leurs hymnes de fins de soirées. Malgré tout ça, l’album se laisse dévorer. Jusqu’à la dernière miette…

par Laurent Rumo

The Vaccines
Come of age
Sony Music
notre avis: ♥♥♥ 

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Le chef-d’œuvre de Julie Otsuka

C’est un livre bouleversant au style génial. De jeunes Japonaises s’embarquent vers les Etats-Unis pour trouver un mari. Elles ne connaissent de leurs futurs époux que photos brillantes et lettres enflammées. Ce sont des faux! Elles construisent leur vie, en proie à des hommes qui les maltraitent, à des Américains qui les exploitent et, finalement, à des enfants qui les rejettent. Quand elles semblent avoir conquis leur place, Pearl Harbor les condamne à un nouvel exil. Fruit d’une longue recherche historique, le livre de l’Américano-japonaise Julie Otsuka mêle les voix de ces centaines de femmes. En quelque 140 pages, on découvre un concentré de tout ce qu’elles ont vécu – de nombreux malheurs et quelques bonheurs. C’est une incantation prodigieuse qui parvient à une unité sidérante. Un livre sublime et terrible, à la fois roman de l’exil, du déracinement, et plongée dans notre condition humaine.

par Charly Veuthey

Julie Otsuka
Certaines n’avaient jamais vu la mer
Phébus / 140 pages
notre avis: ♥♥♥♥ 

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Cavanna se raconte

Paru en 2008 en hors-série de Charlie-Hebdo, Cavanna raconte Cavanna va ressortir dans une nouvelle version, en format beau livre, aux Editions Les Echappés, créées par l’hebdomadaire satirique. Cavanna revient sur son parcours (son enfance, la création de Hara-Kiri et Charlie…) à travers textes, photos et dessins.

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Haneke, l’amour pour unique raison

«Tout ça est franchement palpitant. A cette heure-ci, d’habitude, je roupille. Le taux de sucre est dans les chaussettes.» Jean-Louis Trintignant s’empare d’un texte et rien d’autre n’existe plus. Disparu le boulot, les congés en ligne de mire, les femmes et les enfants. Les guerres, on ne sait plus qu’elles sont là. Sa voix, son énonciation, c’est un archet qui fait vibrer les cordes sensibles d’un violoncelle magique. Du vent passe au travers de ses lèvres et c’est une suite de Bach à chaque fois. à suivre…

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Noir Désir, autopsie d’une meurtrissure

Aujourd’hui sort A l’envers, à l’endroit, la première biographie crédible de Noir Désir après le drame de Vilnius. Au-delà de la polémique, elle raconte la poésie rageuse et les zones d’ombre de son chanteur Bertrand Cantat.

par Christophe Dutoit
noirdesirComme si le simple fait d’évoquer Noir Désir était déjà un gros mot… La semaine passée, alors même que la biographie A l’envers, à l’endroit était encore sous presse (elle sort aujourd’hui), la polémique enflait autour de la page 213. Dans la bouche du batteur Denis Barthes, l’auteur Marc Besse raconte l’implosion du groupe, en 2010: «Nous étions tous assis là. D’un coup, dans la discussion, Bertrand a complètement changé et s’est comporté comme une ordure. Il s’est positionné comme une victime. Vilnius n’était pas de sa faute. Comme si Marie avait glissé sur une savonnette. […] Il nous a tous accusés d’avoir besoin de sa notoriété. Il était en plein délire. J’ai vite compris son jeu. Il a fait avec nous ce qu’il a toujours fait avec les femmes et les copines depuis que je le connais: quand il a envie de rompre, il pousse les gens au bout de leurs limites pour que ce soit eux qui mettent fin à l’histoire et lui évitent de prendre ses responsabilités. Il ne sait pas s’arrêter et préfère fuir. […] On répétait depuis des semaines et des semaines. Tout était prêt pour passer à l’enregistrement. Mais il n’avait pas fini un seul texte… Il a eu peur, il a voulu se défiler peut-être.»

à suivre…

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«L’étoile», un remède pour déringardiser l’opéra

Depuis sept ans, L’Opéra des champs a connu une croissance exponentielle. Cette semaine, il joue six fois L’étoile, de Chabrier, au CO2. En voici un avant-goût.

par Christophe Dutoit
 

En 2005, un groupe de copains montait La serva padrona au CO2 avec un budget de 7000 francs. Sept ans plus tard, L’Opéra des champs jouera six représentations de L’étoile, d’Alexis Emmanuel Chabrier (lire ci-dessous), avec un budget de 200000 francs!

«C’est vrai que notre évolution a été hallucinante», s’enthousiasme Jérôme Maradan, président et metteur en scène de la troupe fribourgeoise. «Et, sur le budget de cette année, il faut encore ajouter tous les gens qui travaillent bénévolement ou qui sont simplement défrayés…» à suivre…

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La Ruda, son dernier concert à Ebullition

Après vingt ans de scène, La Ruda a décidé d’entonner le mot fin. Sa tournée d’adieux s’arrête à Ebullition vendredi, pour son dernier concert en Suisse.

par Yann Guerchanik

«Après dix albums, plus de 250000 exemplaires vendus, 1000 concerts et quelques centaines de milliers de kilomètres parcourus, La Ruda a décidé d’inscrire le mot “fin” à son activité musicale au terme de l’année 2012. Née en 1993, elle aura alors 20 ans et il sera temps pour elle de céder la scène, fière d’un destin accompli.» à suivre…

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Damien Saez, boulimie de tristesse

Quatre ans après sa première trilogie – le chef-d’œuvre Varsovie-L’Alhambra-Paris – Damien Saez ressort de sa tanière avec vingt-sept nouvelles chansons sous le bras! Réunies sur le triple album Messina, elles précèdent de quelques semaines la sortie de Miami, un quatrième disque à paraître le 3 décembre. Vous avez dit boulimique?

Artiste ombrageux et déchiré, Saez affiche haut sa sincérité, sans compromission. Cette attitude peut certes agacer certains, mais elle fidélise depuis une dizaine d’années un public de fans dévoués, qui achètent les yeux fermés ses disques et remplissent plusieurs mois à l’avance les salles où leur idole daigne livrer quelques bribes de son talent (les deux soirées prévues fin novembre aux Docks de Lausanne affichent en effet complet depuis belle lurette). à suivre…

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Dire «merdre» à tout, puisque «jeu» le veut

Le Bicubic accueille samedi le tonitruant Ubu roi, d’Alfred Jarry, première création de la compagnie Les Héritiers. Rencontre avec le metteur en scène et comédien bullois Julien Pochon.

par Katharina Kubicek
 

Ubu roi, pièce potache avec sa fameuse interjection «merdre!», est aussi un grand classique. Un choix audacieux pour une première mise en scène?
C’est ce qu’on me dit de toutes parts! La lecture de la pièce de Jarry a été comme un instant zéro: Ubu roi m’a électrifié. C’est sanguin, burlesque, extrême, tout à fait en consonance avec mon univers personnel. Ecrit en 1896, le texte est intemporel: il parle de personnages despotiques, manipulateurs, avides de pouvoir et d’argent. La pièce s’est donc imposée d’elle-même, comme une intime conviction. à suivre…

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Globull, des têtes d’affiche à prix d’or pour soigner l’image du club

Ils s’appellent Chuckie, Crookers ou Mr. Oizo. La plupart des gens ne les connaissent pas. Et pourtant, ils font partie des nombreux DJ de renommée mondiale à être passés par les platines de Globull.

Jérémy Rico
 

Depuis quelques années, la boîte de nuit gruérienne accueille régulièrement la crème des artistes électroniques. Ce week-end, ce sera au tour de Sidney Samson de mettre le feu aux nuits bulloises. La star hollandaise sera chargée d’animer le quinzième anniversaire de la boîte. à suivre…

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Depuis leur arrivée en 1634, les ursulines ont tout conservé exposition

Les sœurs de Sainte-Ursule ouvrent au public une partie de leur patrimoine historique et culturel.

par Dominique Meylan
 

L’exposition ne remplit qu’une pièce. Il faut dire qu’elle met en avant une petite part du riche patrimoine des sœurs de Sainte-Ursule. Le reste dort dans les archives. Depuis leur arrivée à Fribourg en 1634, ces religieuses ont conservé chaque document. Elles ont accumulé différents objets en lien avec leurs activités et leurs croyances. à suivre…

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Boucq, fais-moi mâle

Après quelques détours vers le western (Bouncer) et l’espionnage (Le Janitor), François Boucq revient à ses premières amours: la déconne réaliste, l’onirisme matériel. Fier héritier de la Rubrique-à-Brac de Gotlib, ce nouveau tome des Aventures de Jérôme Moucherot démontre – façon reportage scientifique – pourquoi ledit héros, agent d’assurances de son état, avec un stylo en travers du nez, est un mâle dominant surnommé «Le tigre du Bengale».

Avec sa veste léopard apprivoisé, Jérôme Moucherot enseigne la chasse en supermarché, le mimétisme appliqué ou le voyage temporel en fer à repasser. Autant dire que tout cela est du grand Boucq, dans le trait et dans la verve, jouant sur les oppositions délirantes et les références piquantes. Et, en plus, les quatre premiers tomes sont réédités dans la foulée.

Romain Meyer 

Boucq
Le manifeste du mâle dominant
Le Lombard
notre avis: ♥♥♥

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