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D’un palais l’autre

Après Versailles, l’Elysée, après Depardieu en Vatel, Catherine Frot en Hortense Laborie. Deux cuistots (dit-on «cuistote»?), deux histoires vraies. Mais qui n’ont rien à voir, c’était juste pour placer une référence célinienne en titre de cet article. Les saveurs du palais s’inspirent de la vie de Danièle Delpeuch: première femme cuisinière à l’Elysée, elle a été chargée des repas personnels de Mitterrand, entre 1988 et 1990. à suivre…

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Mathias Enard, à Tanger, un rêve de liberté

Tout ce que veut Lakhdar, c’est «être libre de voyager, de gagner de l’argent, de me promener tranquillement avec ma copine, de baiser si j’en ai envie, de prier si j’en ai envie, de pécher si j’en ai envie et de lire des romans policiers si ça me chante». Une vie normale, quoi. Mais qui ne va pas de soi au Maroc, malgré le «printemps arabe» qu’il observe de loin. Quand ce jeune Tangérois est surpris nu en compagnie de sa cousine, il est chassé de chez lui, répudié. Et devra bien se débrouiller seul.

Avec Rue des voleurs, Mathias Enard réussit une forme de miracle: un mélange entre une trame narrative fort bien troussée, une langue acérée et un arrière-plan politique d’une vive actualité. L’auteur de Zone (2008) fait preuve d’une aisance sidérante avec ce narrateur à la fois terre à terre et rêveur, épris de liberté. Nourrie aussi bien de textes classiques arabes que de polars, l’intensité de Rue des voleurs ne fait que s’accroître dès cet incipit parfait: «Les hommes sont des chiens…» Un bel exemple de roman en prise directe avec la réalité, qui démontre une nouvelle fois que la littérature n’a pas d’équivalent pour parler du monde d’aujourd’hui.

Eric Bulliard

Mathias Enard
Rue des voleurs
Actes Sud, 256 pages
notre avis: ♥♥♥

 

 

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La Distillerie expose neuf allégories de la Gruyère

Jusqu’au 28 octobre, La Distillerie expose les travaux de neuf artistes autour du thème Made in Gruyère.

par Christophe Dutoit

D’abord le souvenir d’une émotion profonde. En septembre 2004, le château de Gruyères offrait à Antonio Bruni la seule exposition d’envergure de sa carrière. Agé de 57 ans, le peintre mi-tessinois mi-tsigane, gîtant sur un alpage en face de La Valsainte, étalait l’effervescence de sa palette: des poyas tournoyaient de mille couleurs, des réminiscences surréelles de son passé de garde-génisses télescopaient ses souvenirs de baroudeur en Inde, des collages iconoclastes faisaient se rencontrer un armailli et une bimbo au milieu des prairies. à suivre…

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Noir désir en livre

Les nouvelles Editions Ring annoncent la sortie du «livre définitif» sur l’histoire du plus grand groupe de rock français: Noir Désir, à l’envers, à l’endroit, sortira le 25 octobre. Il est signé Marc Besse, déjà biographe de Bashung et directeur de la collection «Dansons avant l’apocalypse», que Ring consacre à la musique.

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Marc Aymon, sur la route de Nashville

Le Valaisan Marc Aymon sort son troisième album, né des grands espaces américains qu’il a parcourus durant trois mois et enregistré à Nashville. Rencontre.

par Eric bulliard

La dernière fois, il s’apprêtait à prendre la route. A traverser les Etats-Unis, sac au dos et six-cordes en bandoulière. «Pour voir si, avec une guitare et des regards tendres, je peux me sortir de toutes les situations», expliquait-il en février 2011. Marc Aymon est de retour, la tête et le cœur encore emplis de ce voyage. Dans ses mains, son troisième album, sans titre, (après L’astronaute en 2006 et Un amandier en hiver en 2009), né de ces rencontres et des grands espaces.

à suivre…

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Espace Tinguely, l’art se fait rebelle

Une nouvelle exposition met en valeur la facette révoltée de Tinguely, Niki de Saint Phalle et de leurs proches.

par Eric bulliard

Après la nature et l’eau en 2011, l’Espace Tinguely-Niki de Saint Phalle présentait mardi sa nouvelle exposition, visible un an. Intitulée Artistes en rébellion, elle vise à rappeler la dimension de révolte de ces deux artistes et de leurs proches.

«Les œuvres de Niki de Saint Phalle ont une image positive, colorée, bon enfant, rappelle Caroline Schuster Cordone, directrice adjointe du Musée d’art et d’histoire. Alors qu’il y a souvent un fond douloureux.» De même chez Tinguely, où, derrière l’aspect ludique de ses machines, pointe une révolte qui a notamment culminé dans son Hommage à New York, la célèbre sculpture qui s’est autodétruite au Moma, en 1960. «C’était du jamais vu et beaucoup d’artistes en ont été marqués.»

A cette occasion, Tinguely rencontrait Richard Stankiewicz (1922-1983), dont est exposée une œuvre de 1963. Elle témoigne de leur influence réciproque: Tinguely adopte la ferraille et Stankiewicz se tourne vers l’abstraction.

«A bas la charité!»
A la galerie inférieure se succèdent six œuvres sur papier de Niki de Saint Phalle, qui reflètent son engagement contre le sida, pour le droit à l’avortement, contre la prolifération des armes… Montré pour la première fois, un imposant tableau de Ben, A bas la charité, oppose une société blanche bien-pensante au peuple opprimé, noir, le poing levé. «La charité asservit les peuples, la lutte les libère», lit-on notamment. Cette section propose en outre une Poubelle d’Arman ainsi que des œuvres de Giovanni Battista Podesta et de Daniel Spoerri qui poussent à s’interroger sur la société de consommation. Et un magnifique masque d’Eva Aeppli, où se côtoient la mort et le sourire. En face, des télévisions de Rico Weber dénoncent l’isolement de l’individu.

Céder cette construction illégale et pousser l’Etat à investir pour son entretien ressemblent en effet à un ultime pied de nez.

La galerie supérieure présente une série de dessins de Tinguely sur le thème des retables. Qui est à la fois «dialogue avec la tradition et provocation face à son passé catholique», selon Caroline Schuster Cordone.

Le Cyclop à l’Etat
L’un des temps forts se trouve dans la série de photos inédites, sorties des archives que Rico Weber a léguées au MAHF. On y voit Tinguely et Niki de Saint Phalle au travail, entourés de leurs collaborateurs (Seppi Imhof, Bernard Luginbühl…). Les voici sur le chantier du Cyclop, cette folie dressée dans la forêt de Fontainebleau, sur celui du Crocrodrome (pour l’inauguration du Centre Pompidou) ou encore du Rêve de l’oiseau, réalisé dans le Var.

Dans une vitrine, des documents rappellent l’inauguration du Cyclop, en 1994, par François Mitterrand. L’œuvre, inachevée à la mort de Tinguely, a été léguée à l’Etat français en 1987. Un «cadeau empoisonné», commente Caroline Schuster Cordone. Céder cette construction illégale et pousser l’Etat à investir pour son entretien ressemblent en effet à un ultime pied de nez. Un vrai geste de rebelle.

Donation de Freiburghaus
Le Musée d’art et d’histoire vient de recevoir trois œuvres de Res Freiburghaus, offertes par la fondation qui porte le nom du sculpteur, décédé en 2006. Datée de 1982, l’imposante Chaîne grandissante (près de deux tonnes de molasse) est représentative de son art, avec ce travail subtil sur la matière, ce mélange de réalisme et d’onirisme, la puissante chaîne se transformant en sensuelle chevelure. L’œuvre, comme cette étonnante pierre sculptée affaissée contre le mur, se trouve dans un jardin pas encore ouvert au public. La troisième, offrant un troublant contraste entre le lisse et le rugueux, a pris place dans l’exposition permanente. EB

Fribourg, Espace Jean Tinguely – Niki de Saint Phalle, du mercredi au dimanche, de 11 h à 18 h. Jeudi jusqu’à 20 h. www.mahf.ch

 

 

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La vraie boucherie de Joy Sorman

Etrange idée: un roman sur un boucher, sur la passion d’un métier pas toujours bien considéré. Dans Comme une bête, Joy Sorman (révélée en 2005 par Boys, boys, boys) s’y attaque avec aplomb, en suivant ce personnage de Pim, d’abord apprenti dans son village breton, puis artisan boucher à Paris, avec toujours l’envie de devenir le meilleur. En assumant ce paradoxe: «Te manger la vache, te dévorer à la fin de l’histoire, ça n’empêche ni la beauté ni la joie ni le lien. La vache, je t’aime tant que je te mange.»

Joy Sorman s’efforce de coller à son sujet, avec une précision de vocabulaire et de style qui l’entraîne à ne rien cacher, y compris dans une éprouvante scène à l’abattoir. Elle y parvient si bien (malgré une fin onirico-fantastique moins convaincante) que l’on croit sentir et toucher les carcasses et les viandes. En posant de pertinentes questions sur notre rapport aux animaux, son roman finit par dépasser sa première apparence d’exercice de style.

par Eric Bulliard

Joy Sorman
Comme une bête
Gallimard / 176 pages
notre avis: ♥♥

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Aérons nos mollets

Elle doit y tenir, à son histoire: Raphaëlle Moussafir a d’abord joué Du vent dans mes mollets sur scène, avant d’en tirer un roman et une bande dessinée. Voici le film, réalisé par Carine Tardieu, en attendant sans doute la comédie musicale et l’application iPad. à suivre…

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Bourne, reviens!

Ça sent l’arnaque à plein nez cette histoire! Jason Bourne: l’héritage sans Jason Bourne dedans. Les aventures sans Tintin, les vacances sans Monsieur Hulot, des sources sans Manon et pourquoi pas La passion du Christ sans le Christ pendant qu’on y est? à suivre…

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Le cabaret-rock ténébreux et sensuel d’Andrea Schroeder

De temps à autre, l’Allemagne accouche d’une chanteuse hors norme, comme la sulfureuse Nina Hagen, la surréelle Nena ou la sublime Ute Lemper. Dès demain, retenez bien le nom d’Andrea Schroeder, une jeune Berlinoise qui publie Blackbird, un premier album en tout point génial. à suivre…

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Rival Sons, rétro blues rock hors du temps

L’histoire du rock est faite de retours dans le passé, de références historiques et d’hommages aux précurseurs du genre. Ceux pour qui le rock n’est que pure jouissance, ceux qui – dans leur jeunesse – ont joué tous les solos d’AC/DC sur une raquette de tennis, ceux qui ont toujours regretté de n’avoir jamais vu Led Zeppelin sur scène, ceux qui ont un jour choisi Smoke on the water comme sonnerie de téléphone, tous ceux-là (j’en connais quelques rescapés) se sont tous précipités, lundi dernier, sur le troisième album de Rival Sons à suivre…

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Des hommes sans loi, tout y est et tout manque

Deux frères se disputent. Le puîné ébouriffe les cheveux gominés du benjamin. Plan suivant: deux coqs se chamaillent. C’est bon? Tout le monde a bien compris? Comme un combat de coqs, oui, c’est ça. Un détail, mais symptomatique de tout un film qui se croit obligé d’appuyer, d’insister, d’expliquer en voix off ce qu’est la prohibition. à suivre…

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Hardy deux fois

Deux ans après La pluie sans parapluie, Françoise Hardy va sortir un nouvel album, le 5 novembre, chez EMI. Un premier single, signé Calogero et intitulé Pourquoi vous? est disponible. Le 31 octobre, elle fera également paraître son premier roman (Albin Michel), qui porte le même titre, L’amour fou.

 

 

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Pellejero/Dufaux, pluie de plomb et de sang

Loup de pluie est le résultat d’une rencontre aux sommets. D’un côté, l’un des très grands scénaristes français, l’excellent Jean Dufaux (Complainte des landes perdues, Giacomo C., Murena…) De l’autre, un dessinateur espagnol flamboyant, Ruben Pellejero, auteur notamment du magnifique Un peu de fumée bleue. Deux grands noms qui se retrouvent là où on ne les attendait pas: le western. La famille Mc Dell est riche, influente et amie des Indiens. Le cadet est amoureux de Petite Lune, l’ainé défend son ami Loup de pluie qui a abattu un homme pour se défendre. Le drame est immanquable: une foule excitée, du racisme ordinaire, des défenseurs naïfs, de l’argent, de la jalousie, des carabines. Sans compter un mystérieux bison blanc… Ce premier tome sur deux, un brin caricatural dans ses personnages, constitue la mise en place d’une histoire âpre et impitoyable. Prometteur, mais prévisible. Il faudra encore convaincre.

par Romain Meyer

Pellejero et Dufaux
Loup de pluie
Dargaud
notre avis: ♥♥ 

 

 

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Abracadabrant Philippe Djian

Michèle se fait violer avant d’avoir une relation avec son violeur. Elle couche aussi avec le mari de sa meilleure amie. Sa mère sort avec des hommes trois fois plus jeunes qu’elle. Son fils veut absolument reconnaître l’enfant d’un autre. Son père est en prison pour un acte à la Breivik. La famille ne se porte pas très bien.

Bienvenue dans l’univers de Philippe Djian et de ses personnages au bord du gouffre. Comme souvent, son histoire est abracadabrante. On se laisse pourtant prendre, de la première à la dernière page. On dirait même un roman réaliste. Ce miracle – nous faire croire à cette histoire – est porté par une langue et un rythme très soutenus. Son passage par la série Doggy Bag – une suite de romans construits comme une série TV – lui a appris à mieux maîtriser encore l’art du découpage. Djian ne s’embarrasse pas de creux narratifs. Il va de pic en pic, à un rythme d’enfer, avec toujours la même crudité dans le langage. Philippe Djian n’édulcore rien. Et, «Oh…», ça marche.

par Charly Veuthey

Philippe Djian
«Oh…»
Gallimard / 240 pages
notre avis: ♥♥♥

 

 

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