Anglo-saxon

The Virgins, après le nettoyage

virginsEn 2008, les Virgins régalaient avec leur album homonyme. Tout en fraîcheur et légèreté, ces jeunes New-Yorkais étaient parmi les premiers à remettre au goût du jour les vieilleries eighties. On avait d’abord cru à une farce avec leur disco-funk réinventé. Mais d’aucuns se sont fait surprendre à tenter quelques pas de danse sur Rich girls, notamment. à suivre…

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Kassette, fièvre bruitiste et mélopées dépouillées

La Fribourgeoise Kassette vernit samedi son troisième album au Bad Bonn de Guin. Avec un repérage Couleur 3 à la clé.

kassettenbpar Christophe Dutoit

«Lors de l’enregistrement du disque précédent, on se disait: “Oh! ce titre-là, je pense qu’il pourrait bien passer à la radio!” Mais, cela ne s’est jamais produit!» Du coup, quelle n’a pas été la surprise pour Laure Betris, alias Kassette, lorsqu’elle a appris que son nouveau titre, Big sur, était choisi comme repérage Couleur 3… Avec sa rythmique tribale, ses riffs lourds, sa voix aérienne et son efficacité immédiate, la chanson fait mouche dès la première écoute. «En studio, on était cette fois convaincus qu’aucun morceau ne passerait en radio… Comme quoi, on n’est jamais sûrs de rien!» à suivre…

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Black sabbath originel

sabbathTrente-cinq ans après Never say die, Black Sabbath est de retour dans sa formation (presque) originelle, avec Ozzy Osbourne. En attendant la sortie de l’album 13 en juin, le groupe a donné, samedi à Auckland, le premier concert de sa tournée mondiale et vient de sortir son single, God is dead? Tout un programme… à suivre…

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Maissiat, mystérieuse classe

maissiatAu départ était le rock, avec Subway, éphémère groupe 100% féminin, auteur de L’intranquille en 2007. Désormais, Amandine Maissiat continue en solo, en bifurquant du côté d’une pop soyeu­se, mélodique et terriblement séduisan­te. à suivre…

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The Black Angels, ivresse chancelante

blackangelsokFormés en 2004 à Austin, Texas, The Black Angels sont les fers de lance de la vague néopsychédélique américaine. Fils illégitime du Velvet Underground (leur nom est inspiré de The black angel’s death song) et de la première mouture de Pink Floyd, ce groupe vient de sortir Indigo meadow, quatrième album d’une discographie clairement noisy et crasseuse. à suivre…

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Julien Clerc, tel que ses fans le voulaient

Le concert intimiste de Julien Clerc a ravi la salle C02, à La Tour-de-Trême. Classiques et raretés se sont
succédé, sans folie ni réelle surprise. à suivre…

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Jim The Barber, sombre et somptueux

jtbDurant les années 2000, Mario Weiss s’est tanné le cuir à la tête de Tasteless, le groupe de rock fribourgeois de la décennie. Las des larsens et des décibels, il revient cette semaine aux affaires sous le pseudonyme de Jim The Barber, avec ses Shiny Blades comme armes finement affûtées pour ciseler des mélodies imparables et des chansons tristes aux atours charmeurs. à suivre…

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The Strokes, un disque surprise

strokesPersonne n’attendait véritablement un nouvel album des Strokes cette année. La surprise est d’autant plus grande pour les fans que le chanteur Julian Casablancas s’ingénie tout au long de Comedown machine à chanter avec un falsetto méconnaissable, que les riffs de guitares de l’époque Is this it? sont purement et simplement passés par la trappe. L’album commence avec Tap out, un titre échappé du disco ou de chutes d’un vieil album de A-ha. De quoi provoquer l’hilarité, puis l’agacement de la majorité des critiques, hautement dubitatifs face à ce disque qui ne ressemble pas aux précédents du groupe… à suivre…

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Autour de Lucie renaît

autourlucieEn pause depuis plusieurs années, le groupe pop français Autour de Lucie s’apprête à renaître en version duo, avec la chanteuse Valérie Leulliot et Sébastien Lafargue. Un 45 tours (et une version digitale, quand même) est annoncé pour cette fin de semaine, avec Ta lumière particulière et une reprise de Billy Idol, Eyes without a face.

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Retour triomphal de Crime & the City Solution

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Vingt-trois ans après son dernier disque (!), Crime & the City Solution vient de sortir American twilight, un retour aussi inespéré que triomphal. D’autant que le groupe de Simon Bonney a vu l’arrivée en son sein de pointures tels Alexander Hacke (Einstürzende Neubauten) ou David Eugene Edwards (16 Horsepower, Wovenhand)… Dès le grandiloquent Goddess, le groupe australien exilé à Detroit réussit son pari fou: retrouver la qualité d’écriture de ses années berlinoises (souvenez-vous de son apparition dans Les ailes du désir de Wim Wenders) avec un son des plus contemporains. à suivre…

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Les skatalites à Ebullition

skatalExceptionnellement, Ebullition ouvrira ses portes cet été, le 1er août plus exactement. Ce jour de fête nationale, les légendaires Skatalites – groupe jamaïquain contemporain de Bob Marley et Peter Tosh – se produiront à Bulle pour une soirée festive placée sous le signe du reggae, du ska et du rocksteady.

 

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Murat cabotine

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A 61 ans passés, Jean-Louis Murat vient de publier son 19e album studio, appelé Toboggan pour signifier peut-être la glissade aux enfers que vit l’Auvergnat depuis quelques années. D’albums insipides en bides commerciaux, l’artiste aigri ronge son frein dans un purgatoire médiatique, où le Caliméro geint d’être incompris, alors qu’il aurait mieux fait de clouer le bec à ses détracteurs en signant un nouveau disque exceptionnel, le successeur tant attendu de son chef-d’œuvre Mustangoà suivre…

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Dave Grohl et ses potes font honneur à Sound City

soundcityAncien batteur de Nirvana, Dave Grohl consacre un magnifique documentaire au studio Sound City. Pour l’occasion, il a invité quelques amis pour recréer l’ambiance magique des lieux.

par Christophe Dutoit

Quel est le point commun entre ces disques majeurs de l’histoire de la musique: After the gold rush (Neil Young), Fleetwood Mac (titre éponyme), Southern accent (Tom Petty and the Heartbreakers), Nevermind (Nirvana), Rage against the machine (titre éponyme) ou Lullabies to paralyze (Queens of the stone age)? Réponse: les studios Sound City, un lieu mythique dans la banlieue de Los Angeles, aux abords d’une usine Budweiser, dont on craint les vapeurs éthyliques loin à la ronde.

Depuis 1969, cet endroit mal famé a vu naître la crème du rock’n’roll, comme le raconte Dave Grohl dans un intéressant documentaire intitulé Sound City – Real to reel. Avec beaucoup de tact, l’ancien batteur de Nirvana et actuel leader des Foo Fighters ne se contente pas d’exhumer des archives parfois dantesques (l’enregistrement «bourré de pains, mais très authentique» de Nevermind), mais il s’est fait un plaisir fou à rencontrer une bonne partie des acteurs qui ont fait de Sound City un mythe à part entière.

Dans la première partie du film, Dave Grohl s’attache à retracer les débuts du studio, au tournant des années septante, lorsque Neil Young s’y installe pour peaufiner After the gold rush, car il n’osait pas aller en ville sans un permis de conduire valable…

Surtout, le studio gagne ses premiers titres de noblesse avec Fleetwood Mac, qui y trouve l’écrin idéal à sa musique. En 1975, le groupe revient sur la terre des premiers enregistrements de Buckingham Nicks, le duo intégré alors à Fleetwood Mac qui cartonne aux Etats-Unis (hasard du calendrier, le groupe entame ces jours une tournée mondiale, avant la sortie d’un nouveau disque).

La fameuse console Neve
Lindsey Buckingham fut le premier musicien à enregistrer sur la fameuse console Neve, «un tank» selon Neil Young. Une des quatre seules tables de mixage du genre, un centre de contrôle digne d’une station spatiale, qui enregistre la musique sur des bandes analogiques, comme l’explique Rupert Neve, son géniteur fou, dans la scène la plus hilarante du film.

D’anecdotes croustillantes («personne ici ne nous engueulait si on allait pisser au coin du bâtiment») en moments clés de l’histoire de la musique (les 150 prises de Refugee, le tube de Tom Petty and the Heartbreakers), le documentaire déroule ses images d’époque et des interviews récentes, dans une apologie destinée avant tout aux nostalgiques.

Par chance, Dave Grohl ne s’est pas contenté de réaliser cet important travail de mémoire. En 2011, lorsque Sound City ferme définitivement ses portes, il rachète une bonne partie du matériel vintage (dont la console Neve, évidemment), qu’il installe dans son propre studio. Et comme l’homme n’est pas avare de musique, il convie ses potes à taper le bœuf.

Lorsque lesdits amis se nomment Paul McCartney, Stevie Nicks, Rick Springfield, Josh Homme ou Trent Reznor, la fine équipe ne se contente pas de reprendre des vieux standards.

Bien sûr, lorsque lesdits amis se nomment Paul McCartney, Stevie Nicks, Rick Springfield, Josh Homme (leader des Queens of the stone age) ou Trent Reznor (tête pensante de Nine Inch Nails), la fine équipe ne se contente pas de reprendre des vieux standards. Au contraire, les gars ont «simplement» enregistré onze chansons inédites, comme sorties de la cuisse de Jupiter.

En tête de liste sur la bande originale publiée en parallèle au DVD, Dave Grohl rejoint les Black Rebel Motorcycle Club pour Heaven and all, héritier de vingt-cinq ans de rock californien. Comme si de rien n’était, les perles s’enchaînent, avec notamment You can’t fix this, chanté par Stevie Nicks affûtée comme jamais.

Sans artifices ni poudre aux yeux, les musiciens mettent en commun leurs idées, leurs visions, en oubliant leur ego. Selon le casting, les titres penchent tour à tour vers le punk (Your wife is calling), avec le rigolo Lee Ving, adorable petit vieux radoteur qui fut jadis le chanteur de Fear, ou la ballade enivrante (Centipede), avec un Josh Homme hanté comme rarement.

McCartney, quelle jeunesse
Mais, tout cela ne serait que futilité si Paul McCartney (70 ans s’il vous plaît!) n’était parvenu à mettre son grain de sable dans la mécanique. Accompagné des trois rescapés de Nirvana, il balance Cut me some slack, un titre coup de poing qui fait écho, quarante-cinq ans plus tard, à l’indémodable Helter skelter. A l’aise comme une allumette un 1er Août, il met le feu au studio, face à une assistance hébétée devant tant de jeunesse d’esprit. Sans doute la scène la plus émouvante du film.

Comme si cela ne suffisait pas, Dave Grohl, Josh Homme et Trent Reznor (peut-on rêver mieux?) parachèvent le travail avec le titre le plus intéressant du disque, Mantra, lente mélopée sonique, que l’on ne rêverait que d’écouter en boucle.

Sound City, Real to reeldocumentaire de Dave Grohl, avec Tom Petty, Paul McCartney, Stevie Nicks, Rick Springfield, Josh Homme, Trent Reznor (entre autres), Sony Music 

 

 

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Le death metal gruérien de Calcined s’exporte en Ukraine!

Après avoir joué une semaine entre Lviv et Kiev, Calcined fait halte dans son antre bulloise d’Ebullition. Rencontre.

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par Christophe Dutoit

Dans leur cave sous Atlantis Center, à Vuadens, une banderole de Slayer côtoie un drapeau de Motörhead. A droite, une guitare Dean – en hommage à Dimebag Darrell de Pantera – attend patiemment son heure. Le décor est posé.

Autour de la table basse, Magnus, Jéjé, Lionel et Piffeux trépignent d’impatience, comme des enfants à qui l’on a promis d’aller à la piscine cet après-midi. En effet, les membres de Calcined prendront un bain de foule, samedi à Ebullition, et ce après une récente tournée de sept dates en Ukraine.

En Ukraine? Tcheu c’t’équipe! «On a eu une proposition mi-janvier de la part de notre label, qui fête cette année ses vingt ans, raconte Simon, 25 ans et bassiste de son état. On n’a pas hésité une seconde!» Sur leurs vacances – «mais sans vraiment dire au patron la destination du voyage» – les quatre Fribourgeois s’envolent pour Lviv, comme on se jette d’une falaise de base-jump.
piffeux

Sur le tarmac, un bus 17 places les attend. Ça tombe bien! Les trois groupes à l’affiche et les organisateurs de la tournée entrent dans un road-movie qui durera sept jours, durant lesquels ils donneront sept concerts et avaleront force kilomètres (3500 en tout) et vodkas (par gourmandise pour les produits locaux).

«On a joué dans des clubs de bikers devant une cinquantaine de personnes. On a parfois atteint un niveau cathartique assez fort. C’était à la fois indicible et ineffable», expose Magnus, le chanteur de 27 ans.

Hagrid et Lennon
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, imaginez Hagrid fin (le géant d’Harry Potter), avec les lunettes cerclées de John Lennon, la voix sourde et menaçante d’un ouragan lointain et le français d’un étudiant en musicologie et histoire de l’art (sic). Sur scène, le mélange détonne, dans tous les sens du terme.

«En général, on donne 7 à 8 concerts durant une année. Là, on en a joué autant en une semaine, se réjouit le groupe qui a gagné en assurance et en fluidité de soir en soir. Par exemple, nos sound-check ne duraient de dix minutes, alors qu’on peut parfois perdre une heure ici.»

En dehors de la route et des paysages monotones et lugubres de la plaine ukrainienne en mars, Calcined a «bien profité du moment. On ne s’est pas pris la tête. Mais, comme nous venions de Suisse (la patrie de Celtic Frost et Coroner, faut-il le rappeler), on a joué en tête d’affiche.»

Pas de quoi jouer les vedettes pour autant. «Là-bas, si tu ne parles pas la langue, on ne te sert pas de bières dans les bars. Au restaurant, les menus ne sont écrits qu’en cyrillique. On choisissait comme au loto», se marre Lionel, le batteur âgé de 25 ans.
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Un disque dans une année
«Après les concerts, on discutait avec les gens qui parlaient un peu anglais, souvent des universitaires. J’ai même causé avec un gars qui bosse pour une boîte de La Chaux-de-Fonds», se rappelle Jérémy, l’as de la six-cordes, âgé de 29 ans.

Après avoir plané sur leur nuage durant une semaine de rock’n’roll, les quatre membres de Calcined retrouveront Ebullition samedi, en première partie de Corpus Diavolis et Abgrund, avant de jouer encore à Marseille au début mai. Puis, le groupe regagnera son local, pour peaufiner un album qu’il compte enregistrer cette prochaine année, sans pression.

«Nous ne faisons pas cette musique pour plaire aux filles (quoique) ni pour jouer au Hallenstation. Nous restons authentiques à l’extrême», clame le groupe en chœur. Parole au musicologue: «Notre musique est faite d’antagonismes cryptiques, de masses informes, de cheminements dramatiques et d’arabesques très subjectives. Elle est très riche et difficile d’accès pour les auditeurs à l’extérieur du mouvement death.»

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Loin de la bouillabaisse parfois livrée tiède par certains groupes, Calcined cisèle ses textes au scalpel, même s’ils sonnent en anglais et de manière pas toujours évidente au décodage. Qu’importe! La masse sonore est surpuissante, la précision chirurgicale et l’atmosphère résolument ténébreuses, à l’image de Funeral passage ou Inner abyss, qui ont lessivé les dernières traces de cérumen dans l’oreille interne de votre serviteur.

Samedi, Calcined présentera sur scène son split, partagé avec les Polonais de Regicide Decease. Sorti en juillet 2012, il rend hommage à la mémoire de Chuck Schuldiner, leader de Death, mort en 2001 d’une tumeur au cerveau qu’il n’a pas pu opérer faute d’argent. Auparavant, le groupe avait commis un 4-titres, Thwarted, dans l’esprit old school qui guide le quatuor vers des abîmes de noirceur.

Bulle, Ebullition, samedi 13 avril, dès 21 h, avec Calcined, Abgrund et Corpus Diavolis. Infos: www.ebull.ch

 

 

 

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«Je ne demande pas le beurre, mais juste les épinards»

Jah Man Gang vient de sortir Believe, son deuxième album. Rencontre avec James Magnenat, son chanteur charismatique, qui a vécu son enfance en Gruyère.
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par Christophe Dutoit

Au mitan des années 1990, le groupe de rock bullois Le Bal du Pendu dédiait une chanson à un ado «qui traînait son spleen à Ebullition et qui venait souvent écouter nos répétitions», se souvient son parolier Xavier Alonso. «Quand je repense à James, je pense à un chat errant. Un de ces chats de gouttière que l’on croise dans les terrains vagues en marge des grandes villes.» Vingt ans plus tard, le texte de la chanson semble tellement prémonitoire: «Rien n’enlève le goût d’un rêve à James…»

Depuis quelques semaines, James Magnenat, plus connu sous son nom de scène MC Jmc, défend avec ferveur la sortie de Believe, le deuxième album de Jah Man Gang, son groupe depuis une dizaine d’années. «Depuis tout petit, on m’a dit de faire ce que j’aimais, sourit-il derrière son épaisse barbe noire. En gros, je ne fais plus que de la musique. Même si les gens me demandent encore: “Mais, tu fais quoi à côté?”»

Lors de son enfance en Gruyère, James a bien tenté de rentrer dans le moule. Sans jamais y parvenir. «Après trois ans et demi, j’ai arrêté mon apprentissage d’ébéniste. Avec un travail, tu as de l’argent pour t’acheter des instruments. Mais tu n’as plus de temps pour jouer. J’ai alors pris mon sac à dos et j’ai commencé à faire de la musique dans la rue.»

Un jour où j’allais très mal, j’ai écouté Bob Marley: “Get up, stand up, stand up for your rights / Get up, stand up, don’t give up the fight (debout, lève-toi, bats-toi pour tes droits / Debout, lève-toi, n’abandonne pas le combat).» Alors, je me suis dit: “Vis tes rêves!”

Le chanteur, âgé aujourd’hui de 36 ans, était alors armé d’un joli bagage musical, pour avoir joué de la trompette durant dix ans au sein du Corps de musique de la ville de Bulle. «J’ai même fini trompette solo», avoue-t-il non sans fierté.

«Debout, lève-toi»
Adolescent, il monte un premier groupe de reprises punk, genre Nirvana et Noir Désir. «J’étais un enfant assez naïf. Je n’ai eu conscience du monde dans lequel on vit qu’à l’âge de 16 ou 17 ans. J’ai percé les mensonges. J’ai compris que tout ça n’était pas pour moi. Un jour où j’allais très mal, j’ai écouté Bob Marley: “Get up, stand up, stand up for your rights / Get up, stand up, don’t give up the fight (debout, lève-toi, bats-toi pour tes droits / Debout, lève-toi, n’abandonne pas le combat).» Alors, je me suis dit: “Vis tes rêves!”»

Des rêves, il en a fallu à James Magnenat pour s’évader de son quotidien. Mardi passé, devant une bière dans un bistrot bullois, il se raconte avec la pudeur et la dignité d’un homme qui a déjà beaucoup payé de sa personne.

«Je suis né à Montreux, dans une famille de toxicos. Les services sociaux ont fini par nous placer, ma sœur et moi, dans une famille en Gruyère.» Ses parents biologiques, on ne les lui présente qu’à l’âge de 16 ans. «Je me suis dit: “Ouf! je viens de là!” J’ai enfin compris pourquoi je ne pensais pas comme ces gens chez qui j’ai grandi.»

Il évoque sa maman, remariée et morte du sida il y a quelques années. Et son papa, qui vient d’être rapatrié en Suisse après avoir longtemps vécu en Thaïlande, où «il a brûlé la chandelle par les deux bouts».

Il parle aussi de la différence qu’on lui a souvent fait ressentir. «Enfant, on ne m’a jamais dit “je t’aime”, on ne m’a jamais pris dans les bras pour me faire un câlin. Demander de l’amour, ça, on connaît. Mais en recevoir?» Les souvenirs remontent amers de cette époque où le garçon était obligé d’appeler papa celui qui n’était pas le sien. «Ma sœur et moi, on aurait aimé faire des études. Mais on n’a pas pu. On nous envoyait ramasser des cailloux dans le jardin, tandis que mes «demi-sœurs» répétaient leurs devoirs…»

«J’aspire à devenir rasta»
James se voyait déjà suivre une école de musique à Paris. «J’adorais Louis Armstrong, j’essayais de l’imiter.» Finalement, il explorera des destinations différentes, après ce qu’il nomme sa «rééducation». «Je ne suis pas rasta. J’aspire à le devenir. Notre message est rempli d’espoir, d’ouverture, d’unité, de respect. Des idées quand même un peu plus précises que drug, sex and rock’n’roll!»
jahjames

A défaut de parents aimants, il trouve sur la route ses mères et ses pères spirituels. Il mène une vie de bohème, mais la musique finit par prendre le dessus. «C’est un combat quotidien, car je suis différent tous les jours. J’ai commencé la musique dans la rue. Maintenant, je suis à la rue. Mais ma musique, elle, est sur i-Tunes! dit-il avant de citer une anecdote éloquente: «Il m’est arrivé de jouer devant 6000 personnes. Et, le lendemain, je suis sorti de l’hôtel sans savoir où j’allais dormir le soir.»

Jmc en a gros sur le cœur contre le manque de reconnaissance. «En Suisse, la musique est considérée comme un hobby. Ici, les chiens ont des médailles. Pas les humains. Notre rôle est de divertir le peuple, qu’il puisse décompresser le week-end.» En donnant un concert par semaine, pas facile de vivre avec un cachet de 500 francs divisés en dix musiciens. Pourtant, James continue à y parvenir.

«Le système aimerait que je pète les plombs. Pour m’enfermer, pour qu’on ne me voie plus. Dans la rue, je prouve que mon mode de vie est possible, qu’il y a d’autres solutions. On me met des bâtons dans les roues, mais je me relève. A chaque fois, ça me renforce un peu plus dans mes convictions.» Depuis quelque temps en effet, James n’a plus de domicile fixe, plus d’adresse, plus de papiers. Ne reste que la musique.

Je joue mes créations. J’aime ce mot, car il touche au divin. Ici, on ne se nourrit pas que de pain.

«Dans ma vie, je n’aurais peut-être rien gagné. Mais je n’aurais rien perdu non plus. Ma plus belle paie, c’est de voir des gens danser sur ma musique», explique celui qui ne joue pas de reprises. «Je joue mes créations. J’aime ce mot, car il touche au divin. Ici, on ne se nourrit pas que de pain. Moi, je ne demande pas le beurre. Mais juste les épinards.»

Pour ceux qui s’en souviennent, la chanson James du Bal du Pendu disait encore: «Dans sa main, il croit détenir de l’or / Il se dit bien sûr que son jour viendra / Sans que cela ne tarde, il y arrivera.» Prémonitoire, non?

 

«Nos âmes, nos révoltes, nos amours»

«Il n’y a pas de limites à la musique. Ce sont toujours les sept mêmes notes. La seule différence se situe au niveau des émotions.» Des émotions, Jah Man Gang en a vécu depuis sa création au tournant des années 2000, notamment sur la grande scène de la Jazz Parade l’an passé, lors d’un concert exceptionnel.

«Ces derniers temps, le groupe a connu beaucoup de changements. Huit musiciens sont partis et Ras Ngabo est arrivé, un rasta du Rwanda que j’ai rencontré sur Facebook.»

Avec ce guitariste chanteur providentiel, James Magnenat a trouvé le frère musical qui lui manquait. «Nous composons à deux. On n’a même pas besoin de se parler, tout est cohérent. C’est moins collectif qu’auparavant, mais plus précis.»

Dans son local à Courtepin, Jah Man Gang s’est recentré sur un style qui lui est propre. «Notre message est davantage devenu rasta rebelle. Believe est album très émotionnel, sur des sujets qui ont touché nos âmes, nos révoltes, nos amours.»

«Je suis un cul-blanc, un bâtard»
Enregistré à Fribourg et finalisé à Saint-Blaise, ce disque marie les racines africaines de Ras Ngabo, les influences hispaniques de la chanteuse Mary G et la culture reggae de Jmc. «Moi, je suis un cul-blanc, un bâtard. Je peux passer des nuits entières pour faire sortir les morceaux que j’ai dans la tête.»

Et le résultat est à la hauteur du talent de James Magnenat. Avec sa voix toujours aussi chaude et ronde, il envoûte et enivre. Ses riddims sont toujours aussi festifs, même si ses textes évoquent des aspects plus sombres. «Je chante toujours en anglais. J’apprécie que les gens cherchent à comprendre ce que j’ai voulu dire. Mes textes ne sont jamais écrits. C’est propre à ma poésie. Il faut lire le message entre les lignes, regarder plus loin que le bout de son nez.»

Jah Man Gang
Believe
www.jahmangang.com

Prochain concert le 19 avril à Thônex

notre avis: ♥♥♥

 

 

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