Julien Clerc, tel que ses fans le voulaient

Le concert intimiste de Julien Clerc a ravi la salle C02, à La Tour-de-Trême. Classiques et raretés se sont
succédé, sans folie ni réelle surprise.

Julien Clerc©C.Lambert

Par Eric Bulliard

A la fin, bien sûr, la salle est debout et ovationne Julien Clerc. Elle en aurait sans doute bien repris une tranche. Une heure quarante, ce n’est pas honteux, mais pas excessivement généreux non plus. Mercredi à CO2, à La Tour-de-Trême, il n’a pas fallu plus longtemps pour aligner 25 chansons. Autant dire que les temps morts ont été rares, au moins autant que les improvisations. Mais ce set resserré avait de quoi ravir les fans, avec son mélange de tubes et de raretés.

Dès son entrée sautillante, Julien Clerc, chemise et jean noirs, arbore son sourire enjôleur. «En tout cas, il est toujours aussi beau», entend-on murmurer. Oui, l’homme séduit et sait y faire. Début seul au piano, avec Fou, peut-être, tiré de son dernier album. Suit Le petit vieillard qui chantait mal (un titre de 1970) et cette invitation: «Si vous avez envie de chanter, ne vous gênez pas.» Histoire de s’assurer que la soirée se passera dans une ambiance chaleureuse et bon enfant.

Curiosités et classiques
Avec la pianiste Aurore Crevelier et le percussionniste (et flûtiste, violoniste, claviériste…) Dominique Spagnolo, cette tournée Pianistic permet de présenter des titres rares, voire jamais chantés sur scène. Comme cette curiosité méconnue, Assassin assassiné (1980), contre la peine de mort.

Julien Clerc ne néglige pas pour autant les incontournables, Ivanovitch, Le patineur (interrompu par un «est-ce possible que je me sois fait piquer par une bête?») et une impressionnante collection de classiques: Avant qu’on aille au fond des choses, Si on chantait (et tout le monde chante), Double enfance, Partir, Melissa (et tout le monde se lève), Cœur de rocker, Lili voulait aller danser (et tout le monde se déhanche)… A peine a-t-il manqué Utile et Femmes, je vous aime pour un tour d’horizon complet.

Ces titres, Julien Clerc les enchaîne avec le sourire. Prévenant, il n’oublie pas de rappeler le nom de tous ses auteurs, des inévitables Etienne Roda-Gil et Jean-Loup Dabadie à Carla Bruni (qui signe le texte, magnifique, de Déranger les pierres). Et tout se termine avec Ma préférence, une merveille qu’il chante accompagné d’une salle aux anges.

Et le grain de folie?
Cette formule en trio, acoustique et dépouillée, a l’avantage de magnifier les meilleures chansons, l’évidente Ce n’est rien, par exemple. En revanche, des morceaux comme Mon ange, Adelita (qui a fort mal vieilli) ou encore A la fin je pleure paraissent bien anecdotiques.

Peu importe: avec cette balade à travers un répertoire de plus de quarante ans, Julien Clerc a démontré que sa voix demeure aussi intacte que son sourire. Sans fantaisie ni grain de folie, son concert s’est révélé bien rodé, avec ce que l’expression comprend de professionnalisme et de routine.

Posté le par Eric dans Chanson française, Musique Déposer votre commentaire

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