Après huit ans d’absence, Roisin Murphy revient sur le devant de la scène avec Hairless Toys. L’ex-membre de Moloko propose un exercice résolument expérimental sur la base d’une électro-pop mouvante s’abreuvant de mille idées, allant de la country au funk.à suivre…
Après Les Innocents la semaine dernière, voici le retour d’un autre groupe marquant de la pop française. Toujours emmené par Valérie Leulliot (à vrai dire seule rescapée de la formation originale), Autour de Lucie sort Ta lumière particulière, onze ans après son dernier album. Avec Sébastien Lafargue (qui a coécrit les morceaux, coréalisé l’album et joué quasiment de tous les instruments), le collectif a désormais des allures de duo, apparemment en idéale symbiose. En mariant machines et guitares, en proposant des textes très écrits et des couleurs pop d’influences britanniques (Cheval étincelle est d’ailleurs partiellement en anglais), Autour de Lucie transcende les genres. à suivre…
Certains pensent que l’on ne peut pas être et avoir été… Ils ont tort. Prenez l’exemple de Martin Gore, l’homme de toutes les mélodies de Depeche Mode. Depuis plus de trente-cinq ans, l’Anglais peroxydé a signé davantage de tubes que le nombre de doigts d’un être humain normalement constitué, il a fait danser des millions de mollets sur ses airs électro-pop, il a placé le synthé Bontempi au rang d’objet culte. A ce stade-là, n’importe quel Anglais normalement constitué aurait acheté un chalet à Verbier pour finir lascivement ses jours devant une ale tiède et sans gaz.à suivre…
Quinze ans après la séparation du groupe qui, avec L’autre Finistère et Colore, a écrit de belles heures de la pop française, Les Innocents sont de retour. Le duo JP Nataf – Jean-Christophe Urbain sort demain un Mandarine frais et coloré, soyeux et classieux. Rencontre à Lausanne.à suivre…
A la fin des années huitante, Faith No More fait partie de ces jeunes pousses qui vont permettre au rock alternatif américain d’atteindre le grand public. Après dix-huit ans de silence, le groupe revient en force avec un excellent nouvel album.
par Christophe Dutoit
Tout comme l’enfer, l’histoire du rock est parfois pavée de bonnes intentions. A l’automne 1992, Faith No More choisit de ne plus jouer en concert leur sauvage reprise de War pigs de Black Sabbath. Histoire de perdre un peu cette connotation metal qui colle aux baskets des Californiens, habitués depuis dix ans à faire le grand écart entre rock et jazz, hip-hop et fusion. Sur le coup, le groupe commence à jouer Easy, le tube soul des Commodores qu’il transforme en un slow langoureux avec ce fameux solo sur lequel tous les apprentis guitaristes ont un jour esquinté leur plectre.à suivre…
Ólafur Arnalds a souvent construit sa musique autour du piano, instrument central de ses créations, avec des mélodies éthérées, teintées d’électronique et d’une certaine mélancolie islandaise. Pour ce nouveau projet, le piano reste, mais il s’agit cette fois-ci d’interpréter Chopin! Arnalds aborde cet exercice comme un hommage, mettant toute sa sensibilité au service de l’œuvre afin de l’emmener ailleurs.à suivre…
Depuis son grand retour sur scène en 2008, Leonard Cohen semble rattraper les années perdues à chacune de ses sorties. Après avoir gravé trois disques live et deux albums studio ces six dernières années, le récent octogénaire vient de publier un disque principalement enregistré lors des balances d’avant concert… Quel zèle!à suivre…
Howe Gelb est un stakhanoviste de la musique américaine. En trente ans de carrière, l’auteur-compositeur-chanteur-pianiste-guitariste a enregistré une quarantaine d’albums studio (!). Depuis 1985, il tient les rênes de Giant Sand, un groupe à géométrie très variable, qui change de personnel à quasiment chaque nouveau projet. Pour Heartbreak pass, sorti la semaine dernière, Howe Gelb s’est amusé à enregistrer quinze titres de folk-rock-americana dans la plus agréable tradition yankee. Seul défi: chaque chanson est jouée avec une formation différente, la plupart du temps dans un lieu différent. Forever and always, qui clôt le disque, a par exemple été enregistré chez lui… avec son téléphone portable. D’autres l’ont été à Tucson, Arizona, dans le fief du gaillard. Ou en Italie, à Berlin, à Bruxelles… à suivre…
La pleine compréhension d’une œuvre nécessite parfois de s’imprégner de sa genèse. Passé une première écoute déjà savoureuse de Midwest, quelques interrogations sur les choix artistiques demeurent, sans que la musique suffise à y répondre. Le disque voyage, hésite entre l’écriture moderne du trompettiste de jazz Mathias Eick et des pulsions folkloriques soulignées par le violon et la percussion. Malgré un talent lyrique incontestable, le parti pris musical semble manquer de clarté. Et c’est là que l’œuvre devient intéressante, car c’est cette question de l’identité qui est à l’origine du disque. à suivre…
A la première écoute, on croirait entendre un vague succédané (succès damné?) d’un vieux disque de The Cure, période Faith. Au premier plan, une basse omniprésente trace un large sillon dans lequel germent des guitares maladives, une batterie synthétique très années huitante et une voix aérienne plutôt fantomatique. A priori, rien de bien original donc à l’écoute du troisième album de The Soft Moon…
Sauf que, dès le deuxième tour, le poison commence à opérer. Sous ses apparents oripeaux vintage, Deeper convoque des ambiances ténébreuses, post-traumatiques et diablement malsaines. Dans cette confusion orchestrée (Far), on semble comme embarqué dans un road-movie ivre à la David Lynch, à la dérive entre des tempos lents et des nappes synthétiques (Wasting), des relents de techno gothique (Wrong) et des digressions new wave cauchemardesques (Try). Comme par une nuit de pleine lune, The Soft Moon distille une musique savamment jetlaguée, sous une hypnose terrifiante et néanmoins accueillante. Que les insomniaques se rassurent: avec ce Deeper, ils auront trouvé le remède idéal à leur éveil blafard. A découvrir aussi sur scène le 28 août, au festival Nox Orae de La Tour-de-Peilz.
Bientôt vingt ans que Buena Vista Social Club s’enregistrait à La Havane. C’était l’occasion pour le monde entier de découvrir cette musique traditionnelle cubaine. On se souvient de Chan chan et du succès phénoménal qui entoura le projet. Depuis, ce disque est devenu un classique qui s’invite souvent au détour d’une terrasse ou d’une soirée, sans qu’il y ait de lassitude.à suivre…
Depuis longtemps, Björk nous a habitués à l’inattendu. L’étrange pochette de Vulnicura laissait présager une expérimentation sidérale inaccessible. Il n’en est rien.à suivre…
Avant sa retraite, Raymond Delley a consacré à Georges Brassens son dernier séminaire à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg. Des réflexions partagées avec les étudiants est né un livre qui évoque thèmes et formes d’une œuvre à part.à suivre…
Pour un peu, on aurait fini par croire que le big beat était bel et bien mort: The Chemical Brothers semblent profondément assoupis, The Crystal Method travaille surtout pour l’industrie du jeu vidéo, Fatboy Slim mixe sur la pointe des pieds… Par chance, toute forme d’espoir n’est pas perdue. D’abord parce qu’Electrobolt est sur le point de sortir son second album… Ensuite, parce que The Prodigy vient de rappeler à la planète entière qu’il demeure le maître incontesté du genre. Six ans après Invaders must die, Liam Howlett et ses sbires poussent même le bouchon encore plus loin avec leur sixième album, The day is my enemy, sans doute le plus abrupt et le plus sauvage de leur discographie.
Dès les premières percussions tribales, l’ambiguïté est levée: The Prodigy ne fera aucune concession à la mode, ne variera pas d’un iota son ambition pour le vertige. Rarement, en effet, le terme big beat aura si bien collé à pareil gros son. Avec des mélopées aussi rentre-dedans que Rok-Weiler ou des compositions aussi frontales que Wild frontier, les Anglais font largement mieux que survivre: ils se régénèrent… CD
Formé à Brooklyn il y a une dizaine d’années, A Place To Bury Strangers poursuit sa quête d’étrangeté avec un bruyant, mais fascinant quatrième album intitulé Transfixiation. Avec sa basse très en avant, façon new wave et les fantômes de à suivre…