Depuis longtemps, Björk nous a habitués à l’inattendu. L’étrange pochette de Vulnicura laissait présager une expérimentation sidérale inaccessible. Il n’en est rien.
Dès les premières notes, un tapis de cordes se déroule. La voix de l’artiste s’y dépose, sur un fil, oscillant entre fragilité et puissance. L’électronique s’invite. Organique et profonde, sa pulsation toute de courbes fusionne avec l’ensemble.
L’atmosphère s’installe et nous emmène dans une certaine simplicité qui s’était faite rare chez l’artiste. Vulnicura est l’autobiographie d’une douloureuse rupture amoureuse. Tout l’album s’inscrit dans cette chronologie, chaque titre s’accompagnant d’une indication qui s’y réfère: 9 months before, 3 months later, etc. Même dans la douleur, l’Islandaise inscrit son œuvre dans un concept cohérent.
Björk fascine par sa pertinence artistique, par l’imprégnation très personnelle qu’elle donne à sa musique. Parfois, on se doit de la contempler de loin, interdits. Cette fois, elle nous laisse entrer de plain-pied dans son monde où elle se livre complètement. Profitons-en!
Par Guy Fragnière
Björk, Vulnicura, One Little Indian Records