The Soft Moon: jetlag, ivresse et noirceur post-traumatique

11183_JKTA la première écoute, on croirait entendre un vague succédané (succès damné?) d’un vieux disque de The Cure, période Faith. Au premier plan, une basse omniprésente trace un large sillon dans lequel germent des guitares maladives, une batterie synthétique très années huitante et une voix aérienne plutôt fantomatique. A priori, rien de bien original donc à l’écoute du troisième album de The Soft Moon…

Sauf que, dès le deuxième tour, le poison commence à opérer. Sous ses apparents oripeaux vintage, Deeper convoque des ambiances ténébreuses, post-traumatiques et diablement malsaines. Dans cette confusion orchestrée (Far), on semble comme embarqué dans un road-movie ivre à la David Lynch, à la dérive entre des tempos lents et des nappes synthétiques (Wasting), des relents de techno gothique (Wrong) et des digressions new wave cauchemardesques (Try). Comme par une nuit de pleine lune, The Soft Moon distille une musique savamment jetlaguée, sous une hypnose terrifiante et néanmoins accueillante. Que les insomniaques se rassurent: avec ce Deeper, ils auront trouvé le remède idéal à leur éveil blafard. A découvrir aussi sur scène le 28 août, au festival Nox Orae de La Tour-de-Peilz.

par Christophe Dutoit

The Soft Moon
Deeper
Captured Tracks

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