Eric

Godmother, sorcière destroy et bien aimée

ScaryApparue à la fin des années 1990, au moment où la bande dessinée «gothique» soufflait un vent funèbre sur la production américaine, la vilaine fée de la dessinatrice Jill Thompson vient répandre ses tours espiègles en français. Car la sorcière au look destroy, qui fait penser au héros de L’étrange Noël de Monsieur Jack, représente bien le côté joyeux d’Halloween. Les vampires sont amoureux, les monstres sous le lit ne terrorisent que les méchants enfants et les petites filles s’amusent avec les chats fantômes. Avec Scary Godmother, le monde de la nuit se fait sensible.

Cette série destinée aux plus jeunes – mais dont la lecture peut se faire à tout âge – a permis à Jill Thompson de remporter le prix Eisner de la meilleure artiste peintre en BD. Illustratrice de Sandman et de Bêtes de somme, l’Américaine a su créer un univers rempli d’une belle et obscure douceur.

Par Romain Meyer

Jill Thompson, Scary Godmother, Delcourt

Notre avis: ♥♥

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Damien Murith, un premier coup de maître

luneMéfions-nous des premiers romans. On les lit avec bienveillance, avec l’espoir de découvrir une nouvelle voix, fût-elle encore un peu maladroite, hésitante. Après tout, c’est un premier roman. Méfions-nous. Il peut arriver que l’on se retrouve d’emblée soufflé. Comme avec cette Lune assassinée, signée Damien Murith. Né en 1970, cet enseignant fribourgeois réussit cet automne une magnifique entrée en littérature. Un premier roman, donc, très court, mais d’une intensité exceptionnelle.

A coups de brefs chapitres (le plus souvent quelques lignes seulement), Damien Murith taille une histoire au scalpel. Dans ce village de campagne, un drame se tisse sur fond de tromperie, de haine alcoolisée et de rancoeurs. Il y a là Pierre, Césarine, la Vieille, la Garce. Et l’usine, le bistrot, la campagne, l’hiver, du sang et du brouillard jaune.

Il y a, surtout, une rigueur absolue dans cette langue elliptique et âpre, au parfum ramuzien. Et cette impression de toucher à l’os, de mêler le lyrisme des images à la justesse de l’observation. Pas un mot de trop, dans cette prose poétique dense, concentrée, au rythme parfait, qui sait dire le poids de ce «village, comme une teigne» et de ses habitants «usés, râpés, cassés, la figure creuse, la douleur muette, traînant derrière eux un siècle d’âmes vaines et encore plus loin, tout autour, la plaine, à l’infini, comme les restes d’une promesse ».

Par Eric Bulliard
Damien Murith, La lune assassinée, L’Age d’homme, 112 pages

notre avis: ♥♥♥♥

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Vincent Delerm, si simple, si fort

delermC’est gris et pluvieux, pas d’une folle gaieté, mais très classe. à suivre…

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Conrad, Rimbaud, la mer, la liberté…

jaubertJuin 1875: deux jeunes hommes se rencontrent sur une terrasse du port de Marseille. Ils passent la soirée à boire du rhum et se quitteront sans connaître l’identité de ce compagnon d’un soir. Sans savoir que l’un a déjà écrit une oeuvre majeure et que l’autre deviendra à son tour un écrivain célèbre. Ils s’appellent Arthur Rimbaud et Joseph Conrad. De cette rencontre (possible, mais non avérée), Alain Jaubert tire un roman passionnant, fondé sur ces deux destins hors du commun, curieusement proches.

Sur un faux rythme parfois déroutant, Au bord de la mer violette évoque ces deux errances, surterre et sur mer. Lui-même ancien marin, l’auteur de Val Paradis use de ses connaissances pour faire ressentir la vie à bord et cet inlassable besoin de partir en mer. Il en profite pour donner un aperçu de la richesse du vocabulaire maritime: «Les lamaneurs passent l’oeil de leur aussière autour du bollard, font un signe aux matelots groupés autour des guindeaux…»

Par Eric Bulliard

Alain Jaubert, Au bord de la mer violette, Gallimard, 304 pages

notre avis: ♥♥

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Boris Razon, un voyage à travers les enfers

A 29 ans, Boris Razon contracte une maladie inconnue qui le laisse un mois dans le coma, totalement paralysé. Son roman, Palladium, nous entraîne dans un stupéfiant voyage aux confins de la conscience. à suivre…

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David McNeil, la chanson vue de l’intérieur

McNeilPar Eric Bulliard

Le nom de David McNeil, personnage à la fois discret et incontournable de la chanson française, ne parle guère au public d’aujourd’hui. à suivre…

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Thomas Fersen, du neuf avec du vieux

FersenPar Eric Bulliard

Aux premières secondes de Donne-moi un petit baiser, on vérifie que l’on a bien mis le bon disque… C’est Nino Ferrer, non? à suivre…

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«Deadline», la couleur de la différence

deadlinePar Romain Meyer

En pleine Guerre de Sécession, Louis Paugham est un jeune soldat du Sud esclavagiste. à suivre…

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Harold Pinter, ce théâtre de l’inconfort

Dans une atmosphère d’étrangeté menaçante, Raoul Teuscher met en scène L’amant, de Harold Pinter au Théâtre des Osses, à Givisiez. Glaçant. à suivre…

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Au revoir là-haut, le picaresque épique

LemaîtreUn roman comme on n’en lit plus très souvent. Epique, classique dans sa forme, séduisant et léger malgré la gravité de certains thèmes. à suivre…

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Eduard Einstein, un cas sans solution

EinsteinQuelques années avant sa mort, le grand homme a écrit: «Mon fils est le seul problème qui reste sans solution.» à suivre…

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Masks, ces «pulp fictions»

masksAprès Alan Moore qui avait rassemblé les héros de la littérature fantastique du XIXe siècle dans sa Ligue des gentlemen extraordinaires, Chris Roberson a décidé d’associer dans Masks les héros masqués de pulps, à suivre…

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Yvette Théraulaz, avec cet art de la présence

Lauréate de l’Anneau Hans-Reinhart, Yvette Théraulaz illumine les scènes de sa présence magnétique depuis plus de cinquante ans. Rencontre avec la comédienne et chanteuse, qui revendique ses racines fribourgeoises. à suivre…

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Sean Murphy, le retour du Messie à crête

Dans Punk Rock Jesus, l’auteur de bande dessinée Sean Murphy imagine le retour du Christ dans une Amérique tournée tout entière vers le profit et les manipulations. De quoi créer un Messie d’un genre nouveau. à suivre…

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Jean-Philippe Toussaint, de miel et de cendres

toussaintLa rumeur le cite parmi les favoris du Goncourt, mais il ne faut jamais croire les rumeurs. à suivre…

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