Leonard Cohen fête dimanche son 80e anniversaire avec la sortie de son 13e album studio intitulé Popular problems. Avec sa voix sans pareil, le Canadien envoûte toujours autant.
par Christophe Dutoit
D’abord, cette voix. Douce comme un câlin, lente comme un consciencieux préliminaire, grave comme une demande en mariage, murmurée comme un «je t’aime» sur l’oreiller, profonde comme le sommeil après le septième ciel. On peut dire ce qu’on veut sur son écriture, son autodérision, son humour juif, ses errances bouddhistes ou grecques, on peut relire indéfiniment ses poèmes et ses romans de jeunesse, on peut écouter d’une oreille distraite la quantité phénoménale de reprises plus ou moins heureuses de ses chansons, on peut avoir atteint le nirvana lors d’un de ses récents concerts montreusiens, rien ne remplace dans ce bas monde la caresse de la voix de Leonard Cohen. La délicate volupté de son timbre à la fois caverneux et envoûtant, le charme inégalé de son phrasé faussement fatigué. Savourons donc le plaisir décuplé d’écouter neuf nouvelles compositions, d’apprécier à quel point il aime se faufiler dans les méandres d’une mélodie, de jouer avec les références, de livrer peut-être là son testament musical. à suivre…