Grégoire Delacourt, au plus profond de l’humain

onnevoitquelebonheurIl y a un côté sentimental bien appuyé. Pour tout dire, la fin du roman se révèle même agaçante d’émotion larmoyante. Et le style de Grégoire Delacourt se révèle trop plat pour enthousiasmer totalement. Ajoutons que son éditeur JC Lattès doit faire des économies sur les correcteurs: comment expliquer autrement des horreurs comme «deux d’entres eux» ou «Anna a vous a dit»?

Mais voilà qu’en refermant On ne voyait que le bonheur, on se retrouve tout ému, troublé. Emporté par le rythme de ces brefs chapitres, on n’a pas vu passer ces 370 pages. Avalées presque d’une traite… Parce que l’auteur de La liste de mes envies (énorme succès de 2012) a le don pour toucher juste, avec cette histoire d’une famille en apparence banale, qui tourne autour d’Antoine. Expert en assurances, la quarantaine, ce père de deux enfants voit son univers se déliter.

A partir de ce centre de gravité, le roman évoque avec une habileté épatante tout un réseau familial et ses épreuves plus ou moins ordinaires. Il est question de manque de communication, de lâcheté, de honte, de relation parents-enfants, de l’âge qui avance, de deuil, de maladie, de séparation, de déchéance, d’alcool, de chômage, de violence, de pardon, de rêves adolescents, d’envie de fuir, là-bas, très loin…

Grégoire Delacourt aborde tous ces sujets et bien d’autres encore. Avec un point commun: tout tourne autour de notre nature humaine, auscultée du plus superficiel au plus profond. C’est la grande réussite de ce livre et ce qui explique pourquoi il est bien parti pour devenir un nouveau best-seller.

par Eric Bulliard

Grégoire Delacourt
On ne voyait que le bonheur
JC Lattès, 368 pages

notre avis: 3/4

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