Connaissant son goût pour l’autofiction, on pourrait s’amuser à chercher qui se cache derrière les personnages de ce roman à clés. Le point de départ est en effet réel: dans Indigo, Catherine Cusset raconte le voyage d’un groupe de quatre Français invités à un festival culturel, en Inde, fin 2009. à suivre…

Après avoir remué les âmes croyantes avec Dieu, ce beau mirage, Michel Bavaud s’embarque pour un voyage romantique. L’octogénaire fribourgeois propose des Lettres orphelines – écrites par un inconnu à son amante au cours du XIXe siècle. «Des lettres retrouvées dans un meuble de brocante qui, probablement, avait appartenu à l’heureuse destinataire.» à suivre…

Au début, il y a un côté exercice de style. Du genre «je place deux personnages dans une situation improbable et je regarde ce que ça donne». Sous la plume de Catherine Guillebaud, ça donne une fine observation des sentiments naissants, d’une complicité qui se noue peu à peu, d’une séduction plus ou moins consciente. à suivre…

Deux vignerons de Lavaux, mariés et d’âge respectable, tombent amoureux… l’un de l’autre. Dans les terres viticoles vaudoises, au cœur du conformisme terrien, autant dire que les deux hommes ne sont pas bien vus. Daniel Fazan explore ces amours masculines avec une belle truculence. à suivre…

Il porte le doux nom de Gaudence Maréchal et débarque en Algérie. En 1872, cette colonie française apparaît comme une terre promise pour cet orphelin qui a grandi en Franche-Comté. Entré au service d’un riche propriétaire terrien, Gaudence va toutefois découvrir les clivages de cette société, loin de celle qu’il imaginait. à suivre…

Laurent n’a pas de bol. Il a perdu son emploi de chercheur en génétique et on lui détecte une hypertension carabinée. De peur de perdre Juliette, de vingt ans sa cadette, il n’ose avouer qu’il se retrouve sans emploi. Sans bien savoir ce qu’il lui prend, il vole un téléviseur dans une camionnette de livraison. Puis un Vélib’: le voici dans un engrenage qui va l’emmener vers d’inattendues péripéties. à suivre…

D’un côté, un veil employé modèle, passionné de Rimbaud, VRP depuis quarante ans dans une entreprise de papier peint. On l’appelle L’ancêtre, ou L’ours. De l’autre, une jeune diplômée de commerce, récemment nommée à la tête de l’équipe des ventes. Sa première mission: licencier l’ancêtre… à suivre…

Malgré J’aime pas les autres et Les autres, c’est rien que des sales types, Jacques A. Bertrand n’a pas épuisé son sujet. Il fallait un nouveau tome pour continuer à décrire ces drôles de gens que sont les autres. En vingt brefs chapitres, il dresse le portrait de créatures aussi curieuses que l’Ecrivain, le Consultant, le Sportif, l’Optimiste, le Puritain, le Candidat… Que des sales types, quoi. à suivre…

«A partir de quel âge un enfant peut-il être torturé?» C’est la question adressée au Dr Mesiano, absent, lors de la Coupe du monde de foot en juin 1978. Un jeune conscrit, hermétique à l’horreur du message, doit retrouver le médecin pour la lui transmettre. Entre pérégrinations du conscrit et considérations footballistiques, l’auteur dépeint la situation d’une prisonnière politique, parturiente violée et torturée. à suivre…

Trois ans après un premier polar, Le dernier échangeur, Daniel Abimi retrouve ses personnages et les bas-fonds lausannois. En particulier l’inspecteur Mariani et Michel Rod, journaliste qui tente de soigner son alcoolisme. Deux figures attachantes, aux fêlures douloureuses, qui, en parallèle, vont enquêter sur le meurtre d’une jeune femme, exécutée dans une station-service. à suivre…

Occire un psychanalyste – symboliquement! – a quelque chose de jouissif en soi. Julia Deck se livre à cet exercice savoureux dans Viviane Elisabeth Fauville, récit subtil de la crise de folie meurtrière d’une bourgeoise, fraîchement divorcée et mère d’une fille de trois mois. Faux roman policier, où l’on joue au gendarme et au tueur, ce premier roman est la vraie radiographie d’un cerveau troublé. Où est le réel, où est le délire? à suivre…

Que ceux qui n’entrent pas dans son univers se fassent une raison: Modiano fera toujours du Modiano. Pour ses lecteurs fidèles, L’herbe des nuits confirme la fascination qu’exerce cette œuvre hors mode.

par Eric Bulliard

Que dire encore? Oui, Patrick Modiano écrit toujours le même livre (quoique…). Non, il ne surprend plus guère. Mais ne déçoit jamais. Quand vous avez lu des dizaines de nouveautés de l’automne, que vous avez peiné à trouver le chef-d’œuvre de la rentrée, que vous commencez à désespérer de l’état de la littérature actuelle, il suffit d’ouvrir le dernier Modiano et de se laisser happer. Sous ses airs de déjà-lu et de ne pas y toucher, elle se trouve sans doute ici, l’œuvre française la plus fascinante, la plus troublante d’aujourd’hui. à suivre…