Littérature

Patrick Deville, des chemins dans l’inconnu

Ce destin aurait pu donner naissance à un pavé de 600 pages, une de ces sagas bourrées de détails et sans âme. Pour évoquer Alexandre Yersin (1863-1943), Patrick Deville a choisi la subjectivité, se met en scène sur les traces de ce scientifique étonnant. Sans jamais perdre de vue la littérature: plus qu’une biographie, Peste & choléra est un roman passionnant, tendu, en tous points admirable.

Après avoir grandi à Morges, Alexandre Yersin a fait partie de la première équipe de chercheurs réunie autour de Louis Pasteur, à Paris. Mais la recherche et la science ne lui suffisent pas. Il veut partir, explorer. «Ce n’est pas une vie que de ne pas bouger», écrit-il à sa mère. Marin, explorateur, Alexandre Yersin va poursuivre ses rêves et s’installer en Asie, à Nha Trang (actuel Vietnam), où il développe une culture d’arbres à caoutchouc pour Michelin et de chinchonas, arbres à quinine.

Par touches, par à-coups
Alexandre Yersin reste toutefois un scientifique: en 1894, à Hong Kong, il découvre le bacille de la peste, dans des conditions improbables. C’est là un des meilleurs passages d’un roman qui procède par touches, par à-coups. Sans doute le moyen idéal pour évoquer ce foisonnement de personnages et d’aven­tures, cette trajectoire hors du commun, que Patrick Deville met en parallèle à celle de Rimbaud. Mêmes rêves d’évasion, même envie d’«ouvrir des routes, creuser des chemins dans l’inconnu sinon vers Dieu ou vers soi-même.»

par Eric Bulliard

Patrick Deville
Peste & choléra
Seuil (227 pages)
notre avis: ♥♥♥ 

 

 

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Olivier Adam, à jamais dans les marges

Avec Les lisières, Olivier Adam continue de creuser son sillon, à la fois intime et social. A travers un homme replongé dans un passé qu’il a fui, il affronte les thèmes qui lui sont chers: l’absence, la séparation, la famille, les non-dits.

Par Eric Bulliard

Parce qu’il ose la sensibilité, certains y voient de la sensiblerie. Parce que chaque page sent la sincérité, il ne plaît guère aux cyniques et aux faiseurs de mode. Un magazine de référence parisiano-branchouille qualifiait récemment Olivier Adam d’écrivain en toc, en le mettant dans le même sac que Florian Zeller. Même délit de belle gueule, alors qu’il suffit de les lire pour se rendre compte que rien ne les rapproche.

Avec Les lisières, Olivier Adam continue à creuser le sillon qui a fait son succès depuis Je vais bien, ne t’en fais pas (2000). Une manière bien à lui d’explorer les sentiments, d’évoquer l’absence, la séparation, la famille et sa chape de non-dits. Et de les placer dans un engrenage plus vaste, de les relier à une observation pertinente des rouages de la société. à suivre…

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Qui parle de crise du livre?

C’est la déferlante annuelle: cet automne, 646 romans seront publiés en France. Premier tour d’horizon des livres qui devraient faire parler d’eux. à suivre…

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