Au plus fort des années 1950, Chuck Berry incarne l’essence du rock’n’roll naissant et signe une vague de tubes qui marquent toute une génération. Dans l’antichambre de sa gloire passée, il joue encore dans un club de Saint-Louis, un mercredi par mois.
par Christophe Dutoit
Contrairement à Jimi Hendrix, Kurt Cobain ou Daniel Balavoine, Chuck Berry n’a pas eu la décence de mourir en pleine gloire. Non, ce pionnier du rock’n’roll vit toujours. Et, du haut de ses 87 ans, il donne encore des concerts, un mercredi par mois, au Blueberry Hill de Saint-Louis (il y jouait d’ailleurs hier soir). Mais, si le vieux monsieur ne fait plus la une des journaux depuis belle lurette, c’est qu’il n’est que l’ombre de lui-même. En effet, à force de livrer des prestations chaotiques, avec un groupe de bras cassés, il a fini par lasser son plus fidèle auditoire. Bien qu’il soit une légende vivante de la musique, sa fin de carrière peut être résumée en un mot: pathétique. Cette triste image tranche avec la vigueur du gaillard au tournant des années 1950. «Plus encore qu’Elvis Presley, Chuck Berry incarnait le côté primal, décomplexé et sexuel du rock», écrit John Collis dans une biographie sans concession*. à suivre…