Anglo-saxon

Chuck Berry, l’insupportable roi du rock (4)

Au plus fort des années 1950, Chuck Berry incarne l’essence du rock’n’roll naissant et signe une vague de tubes qui marquent toute une génération. Dans l’antichambre de sa gloire passée, il joue encore dans un club de Saint-Louis, un mercredi par mois.
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par Christophe Dutoit

Contrairement à Jimi Hendrix, Kurt Cobain ou Daniel Balavoine, Chuck Berry n’a pas eu la décence de mourir en pleine gloire. Non, ce pionnier du rock’n’roll vit toujours. Et, du haut de ses 87 ans, il donne encore des concerts, un mercredi par mois, au Blueberry Hill de Saint-Louis (il y jouait d’ailleurs hier soir). Mais, si le vieux monsieur ne fait plus la une des journaux depuis belle lurette, c’est qu’il n’est que l’ombre de lui-même. En effet, à force de livrer des prestations chaotiques, avec un groupe de bras cassés, il a fini par lasser son plus fidèle auditoire. Bien qu’il soit une légende vivante de la musique, sa fin de carrière peut être résumée en un mot: pathétique. Cette triste image tranche avec la vigueur du gaillard au tournant des années 1950. «Plus encore qu’Elvis Presley, Chuck Berry incarnait le côté primal, décomplexé et sexuel du rock», écrit John Collis dans une biographie sans concession*. à suivre…

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Cézanne, l’obsession Sainte-Victoire

Un lieu, une œuvre (8 et fin). Jusqu’à sa mort en 1906, Paul Cézanne ne cessa de peindre la montagne Sainte-Victoire. Tout à la fois un motif récurrent, un prétexte thématique à sa quête d’absolu et un enjeu formel qui servira de socle aux révolutions picturales à venir.saintevictoirea

par Christophe Dutoit

Le 15 octobre 1906, un orage éclate sur la montagne Sainte-Victoire, à quelques encablures d’Aix-en-Provence. Malgré la pluie battante, Paul Cézanne continue de peindre le cabanon de Jourdan jusqu’à s’effondrer, à bout de force. «On l’a ramené, rue Boulegon, sur une charrette de blanchisseur et deux hommes ont dû le monter dans son lit. Le lendemain matin, il se rend encore une fois dans son jardin pour continuer le portrait du jardinier Vallier et, le surlendemain, il écrit une lettre furieuse à son marchand de couleurs, car il n’a toujours pas reçu une commande de tubes.» Une semaine plus tard, le peintre succombe à une vilaine pleurésie. Comme Molière ou Chaplin, c’est en scène que Cézanne tire sa révérence. Il avait 67 ans. à suivre…

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Bagdad Café, sur la route vers nulle part

 

Un lieu, une œuvre (7). Quelque part dans le désert californien, le Bagdad Café continue d’accueillir les nostalgiques du film qui, à la fin des années 1980, a marqué toute une génération.

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Par Eric Bulliard

Au départ, il y a Bagdad, un hameau du désert californien, sur la Route 66. Nommé ainsi parce que, paraît-il, le climat rappelle celui de l’Irak. Entre 1912 et 1914, il a connu 767 jours de suite sans une goutte de pluie, record des Etats-Unis. Un coin sympa, en somme. C’est là que le réalisateur allemand Percy Adlon a choisi de situer son Bagdad Café, sorti en 1988. à suivre…

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«Le mépris»: et Godard filma Bardot…

Un lieu, une œuvre (6). En 1963, l’incroyable maison Malaparte, à Capri, accueille le tournage du Mépris. Sous l’œil des paparazzi, la rencontre entre Godard et la star Bardot donne naissance à un film inoubliable.
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par Eric Bulliard

Le 17 mai 1963, l’équipe du Mépris débarque à Capri, pour une semaine de tournage. Assistant de Jean-Luc Godard, Charles Bitsch a déniché sur l’île, au large de Naples, une maison hors du commun, qui deviendra un élément clé du film. On l’a baptisée la Casa Malaparte, du nom de l’écrivain qui l’a fait construire, mort six ans plus tôt. Depuis, la villa est abandonnée. Officiellement, elle est léguée à la République de Chine. En réalité, elle est laissée au vent, au sel de la mer, au soleil brûlant. à suivre…

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Chelsea Hotel, le sommet du surréel

Un lieu, une œuvre (5). Haut lieu de la contre-culture américaine, l’hôtel Chelsea a servi de cour des miracles pour tout ce que la bohème comptait comme artistes à New York durant le XXe siècle.chelseaout

par Christophe Dutoit

«Le monde se sépare en deux: ceux qui pensent que l’hôtel Chelsea est le paradis sur terre. Et les autres», raconte un des commensaux* qui vit depuis des lustres dans ce mythique hôtel new-yorkais, situé au 222 ouest de la 23e rue, entre la 7e et la 8e avenue, en plein cœur du Manhattan. à suivre…

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Abbey Road, un salon des inventions

Un lieu, une œuvre (4). L’histoire des Beatles est intimement liée aux studios EMI situés sur Abbey Road, à Londres. Au point que les Fab Four donneront le nom de cette rue à leur ultime album.abbey

par Christophe Dutoit

Pour beaucoup, les Beatles se résument à Love me do, à la beatlemania entretenue par les journaux anglais, à quelques phrases choc («Nous sommes plus populaires que Jésus») ou au charisme trouble de ces «quatre garçons dans le vent» qui ont composé la bande-son des années soixante. à suivre…

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Josef Sudek, la lumière pour seul sujet

Un lieu, une œuvre (3). En pleine occupation nazie, Josef Sudek se condamne à l’intimisme de son atelier au cœur de Prague. Jusqu’en 1954, il photographie inlassablement sa fenêtre, à la recherche des infinies variations de la lumière.sudekwindow

par Christophe Dutoit

Il est écrit que Josef Sudek est mort sans souffrance le 15 septembre 1976. Six mois plus tôt, le Musée des arts décoratifs de Prague vernissait une grande rétrospective à l’occasion de ses huitante ans, une exposition testament qui le hissa au panthéon de la photographie mondiale. Lui, ce petit personnage froqué de guenilles et mal rasé, que les passants prenaient volontiers pour un clochard. Lui qui a sillonné la ville avec son trépied sur l’épaule et qui a gagné auprès de ses habitants l’illustre surnom de «poète de Prague». à suivre…

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Friedrich Hölderlin: poésie et folie dans la tour

Friedrich Hölderlin (1770-1843) a vécu trente-six ans dans une tour de Tübingen, en écrivant d’étranges «poèmes de la folie». Suite de notre série consacrée aux lieux qui ont abrité ou inspiré la création d’œuvres.tubibgen

par Eric Bulliard

Il hurle, griffe, mord… Ce 11 septembre 1806, la vie de Friedrich Hölderlin bascule. Le poète raffiné, nourri par la Grèce antique, est emmené de force dans un asile d’aliénés, à Tübingen, au sud de Stuttgart. à suivre…

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«San Francisco», ou la maison accrochée à la mémoire

Un lieu, une œuvre (1). Cet été, La Gruyère propose de visiter quelques lieux qui ont abrité ou inspiré la création d’œuvres célèbres. Premier épisode avec une fameuse maison bleue, à San Francisco.

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Par Eric Bulliard

Pendant des décennies, quand on lui demandait où se trouve la maison bleue de sa chanson San Francisco, Maxime Le Forestier répondait: «Elle est adossée à la colline…» Pas par mauvaise volonté: il avait oublié. Les touristes la cherchaient du côté de Haight-Ashbury, où est né le mouvement hippie. Des guides la situaient à Lombard Street, la célèbre rue en lacets. Il a fallu la persévérance d’un jeune journaliste français pour la retrouver, en 2010, à Castro. Sauf que la maison était verte… à suivre…

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