BD

Fabien Nury / Pierre Alary, agent multiple

silas1Fabien Nury aime raconter les guerres, ou plutôt leurs coulisses, les petits trafics à l’arrière, les luttes d’influence… Après l’excellent Il était une fois en France, le scénariste s’inspire de la Grande Guerre pour créer Silas Corey, un récit mis en image par le pinceau souple et élégant de Pierre Alary. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Grant Morrison, le scénariste qui se plaît à manipuler les désordres

LE SCÉNARISTE QUI SE PLAÎT À MANIPULER LES DÉSORDRES

Depuis presque trente ans, l’Ecossais Grant Morrison marque la BD américaine de ses récits alam­biqués et contestataires. Des œuvres à redécouvrir aujourd’hui en français.

Par Romain Meyer

grant-morrison3

Grant Morrison est un scénariste paradoxal: peu connu de ce côté de l’Atlantique hormis des amateurs de comics, il est une star dans les pays anglo-saxons – au point qu’une convention de Las Vegas lui a été dédiée l’an passé, et qu’il a été nommé par sa Majesté membre de l’ordre de l’Empire britannique, pour services rendus au cinéma et aux lettres… Un comble pour un Ecossais adepte de la contre-culture.

Paradoxal parce que s’il a écrit des pièces de théâtre et des nouvelles, il a choisi principalement comme moyen d’expression la BD et les superhéros pour affirmer son écriture particulière et des thèmes plutôt étrangers au genre: ambiguïté entre bien et mal, rébellion face au statu quo, mélange entre réalité et fiction, non-sens ou défense de la cause animale.

Arrivé aux Etats-Unis dans les valises du grand auteur anglais Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta), Grant Morrison s’est montré digne de son maître, à la fois son successeur et premier rival. La guerre d’ego – surdimensionnés – que se livrent les deux créateurs dure d’ailleurs depuis les années 1980. Entre-temps, le scénariste écossais est devenu un pilier de l’éditeur américain DC. Un créateur incontournable qu’Urban Comics met en avant en proposant en français plusieurs de ses titres emblématiques.

La «méthode» Morrison

La force de Morrison vient de sa capacité d’adaptation, que ce soit en écrivant ses propres héros ou en reprenant des personnages iconiques. Il s’est affirmé sur deux séries mineures qu’il a transformées en phénomène éditorial: Doom Patrol et Animal Man, des titres qui devraient bientôt être édités ici. Puis vinrent les licences à succès, X-Men chez l’éditeur Marvel, Superman chez DC. Et Batman, qui est l’objet aujourd’hui d’une publication en huit parties dont le tome IV vient de sortir.

Grant Morrison est un fan des comics des années 1950. Le temps de l’innocence créatrice, sans contingence de réalité.

Ce gros ouvrage est un conde­nsé de la «méthode» Morrison. Roi de l’ellipse, dont il peut abuser, mais aussi de la superposition d’histoires, l’Ecossais possède la réputation d’un auteur hermétique. Mais c’est d’abord un fan, un amateur des comics des années 1950, le temps de l’innocence créatrice, sans contingence de réalité.

L’art de la construction

La première partie du tome voit le Chevalier noir aux prises avec des tortionnaires d’une autre dimension, un prétexte pour voir défiler son existence. En 50 pages, Morrison rend donc hommage à plus de soixante ans de continuité, avec fluidité, sans tomber dans le catalogue. Un jeu de piste malin et un tour de force. Cet ouvrage constitue un must pour les amateurs, mais il risque de laisser pantois tout néophyte. Heureusement, l’éditeur a établi la liste des références utilisées. La dernière partie de l’ouvrage réunit des récits sélectionnés et présentés par Morrison, qui lui ont servi de sources d’inspiration.

Si ce Batman montre à quel point l’Ecossais réussit à s’approprier des personnages emblématiques, il n’est pas en reste avec ses propres créations, à témoin Flex Mentallo. Cet ouvrage à niveaux multiples nécessite d’être parcouru plusieurs fois pour tenter d’en appréhender la cons­truction quasi surréaliste, en équilibre entre les univers: celui de Flex, super-héros de papier dont le créateur est mourant. Auquel on peut rajouter celui du lecteur. Le personnage principal, issu des vieilles publicités pour bodybuilding, recherche l’un de ses vieux comparses, le «Fait». Soit la réalité… Le tout magnifié par le trait dynamique de Frank Quitely.

Dernières recommandations pour deux ouvrages sortis en 2012: Nou3, toujours avec Frank Quitely, l’histoire de trois animaux de compagnie transformés par un laboratoire en des machines de guerre.

Et enfin Joe l’aventure intérieure, avec Sean Murphy, le récit d’un adolescent frappé par une crise d’hypoglycémie. Une odyssée qui oscille entre halluci­nation et réel, l’une répondant à l’autre. Un mélange de genres comme seul Grant Morrison sait les faire. Une signature. En attendant le retour des Invisibles, sa création pop de référence.

Grant Morrison présente Batman, tome IV, Le dossier noir

Urban Comics

Grant Morrison et Frank Quitely,

Flex Mentallo, Urban Comics

Notre avis: ♥♥♥

BD Flex 3

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

MAD, à la folie

madaragones

Auteur emblématique du magazine satirique américain Mad, Sergio Aragones n’a pas ici la renommée qu’il mérite. Pourtant le père de Groo The Wanderer (Groo le Vagabond) est un incontournable de l’humour parodique et décalé à la sauce yankee. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Le Magicien d’Oz, par-delà l’arc-en-ciel

ozClassique de la littérature enfantine américaine, Le magicien d’Oz de Lyman Franck Baum a connu en 1939 un écho international grâce au film musical éponyme. Eric Shanower et Skottie Young en livrent une nouvelle version, l’une des plus belles. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Pilote, en accéléré

piloteDe 1959 à 1989, le magazine Pilote fut à la fois la référence de la BD franco-belge et le médium de sa révolution vers la maturité. La preuve par les personnages qui y ont vu le jour: Achille Talon (Greg), Blueberry (Giraud et Charlier), Cellulite (Bretécher), Valérian (Mézières et Christin), Lone Sloane (Druillet), Le concombre masqué (Mandryka), Le génie des alpages (F’murr), Le grand Duduche (Cabu), Philémon (Fred)… à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Le XXIe siècle vu de l’intérieur

reportersLe trimestriel XXI est une aventure éditoriale, une audace journalistique dans un monde qui se «virtualise» chaque jour davantage. Associer la plume et l’image pour vivre le monde dans son quotidien, de l’intérieur, sous la forme d’un livre n’est pas courant. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Emmanuel Lepage, en terre irradiée

lepageOn n’en attendait rien. Qu’attendre d’une visite à Tchernobyl? La vision d’un vague cimetière des prétentions humaines? Avec en prime les mensonges qui rassurent ­– dont le fameux «le nuage radioactif s’est arrêté à la frontière», élu meilleure blague de 1986. Un printemps à Tchernobyl pourrait n’être qu’un rappel des faits ou un brûlot antinucléaire. Il est surtout une visite au cœur d’un monstre invisible, à la rencontre des survivants et de leurs enfants. A la rencontre de la vie. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Agnès Giard, au cœur du Japon

giardDepuis plusieurs années, Agnès Giard s’est fait une spécialité de l’étude de la sexualité nippone (L’imaginaire érotique au Japon, Les objets du désir au Japon…). Elle poursuit son exploration de la psyché du pays du Soleil levant en décortiquant les histoires d’amour. Pas d’anthologie ici, mais une étude passionnante d’une centaine de textes classiques et modernes, servie par une iconographie foisonnante. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Tarzan, le chaînon manquant

Tarzan, le seigneur de la jungle, a cent ans cette année. Une bonne occasion de retourner aux sources de la légende avec la réédition des premiers romans d’Edgar Rice Burroughs.

par Romain Meyer

Octobre 1912. Il y a tout juste un siècle, naissait dans les pages du magazine All-Story un être de l’entre-deux, Tarzan, homme au pays des singes, à moitié aristocrate anglais (Lord Greystoke), à moitié créature de la jungle. Par son intelligence et son couteau, il a appris à la dominer. Il ira même jusqu’à fonder une famille dans cet endroit pourtant peu propice. Mais peut-être moins dangereux que certaines villes. à suivre…

Posté le par admin dans BD, Cinéma, Littérature Déposer votre commentaire

Fatale, un monstrueux polar

Une femme envoûtante, un journaliste traqué, des flics ripoux: voilà bien des ingrédients classiques d’un bon polar. Un culte sanguinaire, une créature démoniaque, une beauté immortelle, de la magie d’un autre âge: on se croirait là dans un récit fantastique digne de l’écrivain H. P. Lovecraft. En mélangeant les deux, on obtient Fatale, la nouvelle bombe d’Ed Brubaker et Sean Phillips, déjà auteurs des purs polars que sont Criminal et Incognito. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Boucq, fais-moi mâle

Après quelques détours vers le western (Bouncer) et l’espionnage (Le Janitor), François Boucq revient à ses premières amours: la déconne réaliste, l’onirisme matériel. Fier héritier de la Rubrique-à-Brac de Gotlib, ce nouveau tome des Aventures de Jérôme Moucherot démontre – façon reportage scientifique – pourquoi ledit héros, agent d’assurances de son état, avec un stylo en travers du nez, est un mâle dominant surnommé «Le tigre du Bengale».

Avec sa veste léopard apprivoisé, Jérôme Moucherot enseigne la chasse en supermarché, le mimétisme appliqué ou le voyage temporel en fer à repasser. Autant dire que tout cela est du grand Boucq, dans le trait et dans la verve, jouant sur les oppositions délirantes et les références piquantes. Et, en plus, les quatre premiers tomes sont réédités dans la foulée.

Romain Meyer 

Boucq
Le manifeste du mâle dominant
Le Lombard
notre avis: ♥♥♥

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Chabouté, au bout du banc

Point de poursuites effrénées, de violence gratuite ni de vices malsains, rien qui fait le succès habituel et facile d’une histoire quelconque. Comme à son habitude, Chabouté aime les émotions simples, universelles et vraies. Et, comme toujours, il procède par petites touches, donnant leur sens aux moindres événements, remplissant de vie les silences de son dernier ouvrage, entièrement muet. Un peu de bois et d’acier raconte l’histoire… d’un banc public. Lieu de repos, de rencontre ou de retrouvailles, de solitude et d’attente aussi, il voit le manège des hommes, la vie, la mort, des cycles qui recommencent et se transforment. Chabouté réussit le tour de force d’habiter sa non-histoire de près de 330 pages de dizaines de récits d’anonymes s’entremêlant avec beaucoup de tendresse, d’humour et une petite touche de saine naïveté. Un rare moment de fraîcheur, au calme.

Romain Meyer 

Chabouté
Un peu de bois et d’acier
Vents d’Ouest
notre avis: ♥♥♥

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Pellejero/Dufaux, pluie de plomb et de sang

Loup de pluie est le résultat d’une rencontre aux sommets. D’un côté, l’un des très grands scénaristes français, l’excellent Jean Dufaux (Complainte des landes perdues, Giacomo C., Murena…) De l’autre, un dessinateur espagnol flamboyant, Ruben Pellejero, auteur notamment du magnifique Un peu de fumée bleue. Deux grands noms qui se retrouvent là où on ne les attendait pas: le western. La famille Mc Dell est riche, influente et amie des Indiens. Le cadet est amoureux de Petite Lune, l’ainé défend son ami Loup de pluie qui a abattu un homme pour se défendre. Le drame est immanquable: une foule excitée, du racisme ordinaire, des défenseurs naïfs, de l’argent, de la jalousie, des carabines. Sans compter un mystérieux bison blanc… Ce premier tome sur deux, un brin caricatural dans ses personnages, constitue la mise en place d’une histoire âpre et impitoyable. Prometteur, mais prévisible. Il faudra encore convaincre.

par Romain Meyer

Pellejero et Dufaux
Loup de pluie
Dargaud
notre avis: ♥♥ 

 

 

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Christophe Blain, un éloge de la bizarrerie

Invité d’honneur de la huitième édition de BDfil, à Lausanne, le dessinateur parisien Christophe Blain se confie sur son parcours et sur sa notion de la créativité. à suivre…

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire

Le petit Dickie illustré, un monde sans pitié

Dickie est un personnage caméléon. Tour à tour Saint-Nicolas, Dark Vador, Lucky Luke, femme en burqa, prostituée ou Bisounours, le personnage du Belge Pieter de Poortere est le reflet bonhomme et corrosif d’une société de la solitude. Ce personnage tout en rondeur enfantine façon Playmobil propage un mélange étrange de profonde empathie et d’un humour des plus noirs. Chaque gag, muet, souvent parodique, tient sur une page. Dickie prend sur lui toutes les absurdités du monde, toutes les folies, tous les travers, au point de devenir une figure quasi christique de la dérision. L’auteur tire à tout va. Et touche le plus souvent. Le petit Dickie illustré reprend toutes les planches publiées dans la presse flamande et francophone entre 2001 et 2011. Un gros recueil jubilatoire, ultra-référencé, qui vérifie l’adage: «Le malheur des uns peut bien faire rire les autres.» 

par Romain Meyer

Pieter de Poortere
Le petit dickie illustré
Glénat
notre avis: ♥♥♥

 

 

Posté le par admin dans BD Déposer votre commentaire
« Previous   1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11