Luca Etter, un espace libertaire dont il faut profiter

Un missile devant une maison; deux joueuses de ping-pong en robe de soirée; un homme en tenue de protection sur un tracteur. Et deux fils rouges: le noir et blanc d’abord, si intemporel, si anachronique, mais surtout le regard du photographe fribourgeois Luca Etter, qui signe La Bétaillère, un nouveau recueil d’images énigmatiques. «Je prends le temps d’accumuler des images dans un dossier, explique-t-il. Pour ce projet, je voulais incorporer tous les éléments qui me titillent. Mais, j’avais aussi envie d’aller à l’essentiel, d’élaguer le plus possible.»

Qu’importe si l’on saute du coq à l’âne, d’un assoupissement devant un verre d’eau à des nageurs à l’affût, seules les images comptent. «J’aime que les gens se perdent devant mes images. Je ne veux rien imposer.» A chacun sa lecture, donc, fût-elle éloignée de la réalité. Car Luca Etter a l’œil malin, il joue avec la dérision, avec la métaphore, et, avec une bonne dose d’humour, il fait dialoguer des images avec dix ans d’écart. Et tant pis si le lecteur s’y perd. Car le livre photo­graphique est un «espace libertaire dont il faut profiter». Oh que oui…

par Christophe Dutoit

Luca Etter
La bétaillère
www.lucaetter.com/44 pages

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