Damien Murith, pour conclure un triptyque de haut vol

En 2013, le Fribourgeois Damien Murith faisait une entrée fracassante en littérature avec La lune assassinée. Deux ans plus tard, Les mille veuves confirmaient son talent âpre et singulier. Et voici ce Cri du diable, qui clôt ce qu’il appelle Le cycle des maudits, un triptyque d’une puissance magistrale, sans doute une des révélations 
les plus marquantes de ces dernières années en Suisse romande.

Le cri du diable se situe à nouveau dans un espace-temps indéfinissable, sur une «terre de malheurs» et «d’oublis». Il est question de Camille, femme meurtrière, poursuivie par deux hommes jusqu’à la ville. Il est question 
de sang, de jalousie et de poison. Une histoire simple, 
toujours portée par cette écriture dense, ces images fortes, cette poésie râpeuse, tour à tour ample et hachée.

Chez Damien Murith, «le vent s’écorche le ventre à la cime des arbres et crie», «les mailles noires de la nuit sur la ville endormie resserrent les rêves». Cette prose ciselée en brefs chapitres (quelques lignes, rarement plus d’une page) permet de créer tout un univers, toute une atmosphère sombre, délicieusement lourde. Impressionnant.

Par Eric Bulliard

Damien Murith, Le cri du diable, L’Âge d’homme, 120 pages

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