Yannick Haenel, à toute berzingue, sans crainte de l’excès

C’est un tourbillon. Un livre qui se dévore avec gourmandise et finit par laisser repu, presque gavé. Parce que Yannick Haenel a bourré de mille choses son Tiens ferme ta couronne: des références culturelles, un narrateur loser (celui des Renards pâles, notamment), des rencontres improbables, un voisin inquiétant, un dalmatien en fuite, pas mal d’alcool, un peu de sexe…

Un écrivain rêve de faire lire à Michael Cimino le scénario qu’il vient de terminer: 700 pages sur la vie de Herman Melville, l’auteur de Moby Dick. Or, voilà qu’un producteur lui donne le numéro du cinéaste maudit et génial. Ils conviennent d’un rendez-vous à New York. Yannick Haenel se lance alors à toute berzingue et de sa plume vertigineuse dans un roman échevelé, où s’entremêlent rebondissements farfelus, références mythologiques, 
soirée avec Isabelle Huppert, attentats de Paris et retable d’Issenheim, sans oublier des bribes d’analyses de La porte du paradis ou d’Apocalypse Now. Oui, ça fait beaucoup pour un seul roman, mais l’auteur de Jan Karski ne craint ni les excès ni les délires. De toute manière, il nous a prévenus dès l’incipit: «A cette époque, j’étais fou.»

Par Eric Bulliard

Yannick Haenel, Tiens ferme ta couronne, Gallimard, 352 pages

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