«Les renards pâles», l’insurrection qui vient…

renards«C’est l’époque où je vivais dans une voiture…» Formidable incipit, qui dessine une atmosphère en quelques mots. Cette situation, le narrateur l’a choisie, à une période où il a «perdu le fil» de sa vie. Retiré du monde, mais en plein Paris, il devine à travers quelques inscriptions sur les murs l’approche d’une insurrection de sans-papiers.
Yannick Haenel part de cette magnifique idée romanesque: le refus d’un homme de jouer le jeu de la société. Tant que le mystère règne, que la tension monte, Les renards pâles sont une vraie réussite. Dans la deuxième partie, quand éclatent les émeutes, le ton se fait plus sentencieux. Curieusement, l’utopie anarcho-révolutionnaire perd de sa force en prenant corps et les cris de rage s’émoussent en s’énonçant clairement: «Nous n’attendons rien ­– surtout de vous. Votre monde, nous n’en voulons pas.»

Par Eric Bulliard

Yannick Haenel, Les Renards pâles, Gallimard / L’infini, 192 pages

notre avis: ♥♥♥

 

 

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