The Breeders, un plagiat authentique et sincère

Eh bien, la réponse est non. A la question que tout le monde se pose sur le nouvel album de The Breeders, on ne peut que se rendre à l’évidence: le groupe n’a pas réussi le coup de maître de Cannonball, ce tube planétaire qui, en 1993, réconciliait les sonorités rugueuses du grunge finissant et une certaine fausse légèreté pop incarnée aux Etats-Unis par R.E.M. En un titre, l’ancienne bassiste de The Pixies mettait alors tout le monde d’accord… Puis plus rien, ou presque.

Reformée le temps d’une tournée pour les vingt ans de ce succès, la formation classique du groupe (avec les deux sœurs Deal) sort donc cette semaine un cinquième album, All nerve, aux allures de madeleine de Proust. Tout coïncide pour rajeunir de vingt-cinq ans: mêmes basses au premier plan, même voix traînante, mêmes guitares anecdotiques et chichiteuses, mêmes mélodies imparables. Ne nous méprenons pas! Les onze titres de ces retrouvailles s’écoutent avec un réel plaisir, pour qui pense que The Pixies est la quintessence du rock (et que le groupe de Black Francis est trop avare en nouvelles compositions). Bref, écoutons ce disque pour ce qu’il est, un plagiat authentique et sincère d’un album sorti en 1993.

par Christophe Dutoit

The Breeders
All nerve
4AD/Musikvertrieb

 

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