Brass Band 43, une fanfare au-delà des idées reçues

Le Brass Band 43 lance ce soir la 14e édition des Francomanias. Une première pour le festival comme pour cette jeune formation, qui cherche à dépasser les clichés sur les fanfares.BrassBand©MR

par Eric Bulliard

Il y a eu Epheire en 2012, Primasch l’année dernière. Ce soir à Espace Gruyère, les Francomanias de Bulle ouvrent à nouveau avec des musiciens du cru. Mais dans un genre inédit, puisqu’il revient au Brass Band 43 de lancer cette 14e édition.

«Pour nous, c’est nouveau et extraordinaire», sourit le Riazois Tiago Almeida. Président de cet ensemble fondé en 2011, il voit dans ce concert «innovant» une reconnaissance pour le monde des fanfares. Un genre «très présent en Gruyère, mais qui véhicule pas mal d’idées reçues. Nous essayons de changer son image.»

Tout aussi «ravi et enchanté de cette proposition», le directeur Jacques Rossier a conçu un programme particulier pour les Francomanias. Sans pour autant se contenter de chansons françaises réarrangées. «Je pense que ce serait lassant pour le public. Nous avons préféré n’en garder que deux, pour dynamiser l’ensemble.»

Autour du Sud (Nino Ferrer) et de La java de Broadway (Michel Sardou), le BB 43 proposera ainsi un voyage qui va du jazz américain aux airs balkaniques. «Nous essayons de nous approcher du public. Si l’on ne présentait que des pièces de concours, ce serait indigeste.»

Mettre le public à l’aise
Dans la préparation aussi, ce concert s’est révélé particulier: «Les musiciens sont très techniques, donc une pièce comme Le Sud s’apprend assez vite. Mais, après, il y a eu un gros travail pour trouver le style, la patine, le son», souligne Jacques Rossier. Pour des questions de place et de convivialité, les 36 musiciens du BB 43 ne se produiront pas sur scène, mais dans le public. «Le but est de faire plaisir, de mettre les gens à l’aise», relève Tiago Almeida.

Se donner la possibilité d’aller au-delà de ce qui se fait dans les sociétés de musique

Le Brass Band 43 tire son nom d’un bar bullois où se rencontraient ses fondateurs: cinq copains, qui veulent «donner la possibilité d’aller au-delà de ce qui se fait dans les sociétés de musique», indique le président. Ils appellent leurs amis, trouvent un chef et, en deux semaines, réunissent une formation complète d’une trentaine de musiciens.

Moyenne d’âge: 25 ans
Première échéance: le championnat suisse des brass-bands, à Montreux, où ce nouvel ensemble se classe deuxième en 3e catégorie en 2012, puis troisième en 2e catégorie en 2013. «A côté de cet objectif annuel, nous essayons de trouver des prestations originales, sans que les musiciens doivent prendre du temps sur leur société de village.» L’expérience devait durer un an, elle s’est renouvelée et semble partie pour continuer. «Nous avançons par projet et beaucoup de choses nous tombent dessus. Chaque prestation devient une carte de visite.»

Particularité du BB 43: sa jeunesse. La moyenne d’âge ne dépasse pas 25 ans, avec des musiciens qui ont de 15 ans à la cinquantaine. La plupart viennent de Gruyère, Sarine et Singine. Et tous sont animés de cette même envie: faire de la musique en dépassant les frontières des genres. «En tout cas, on essaie d’aller dans cette direction», conclut Tiago Almeida.

 

Les autres de chez nous

Ils sont aussi fribourgeois et ont déjà eu les honneurs des Francomanias: depuis sa prestation sur la petite scène en 2012, Tyago a sorti un album, Palarbres. Le groupe du Gruérien Matthieu Huwiler a cette fois-ci droit à la grande scène (samedi). De son côté, Gustav a connu les Francomanias d’un autre temps: il a joué à l’Hôtel de Ville, en 2002. Depuis, le chanteur singinois a poursuivi une voie toute personnelle et a sorti, l’automne dernier, l’album The holy songbook qui contient essentiellement des chansons en français. Il sera lui aussi sur la grande scène, mercredi.

Désormais installé à Fribourg, Michaël Perruchoud chantera samedi, avec son groupe Ostap Bender. Durant le festival, l’écrivain et chanteur tiendra par ailleurs une nouvelle chronique dans La Gruyère (lire ici). Parmi les autres Romands de cette édition, les Yverdonnois de La Grand-Mère Indigne promettent un gros délire bien barré, mercredi. Autre Vaudois, Christian Jacq se produira le même soir. Venu du Jura, Sim’s donnera des couleurs hip-hop au festival, jeudi. Une soirée qui s’ouvrira avec la Vaudoise d’origine tunisienne Soraya Ksontini. Autre Vaudoise, autre ouverture de soirée, vendredi, avec Amélie Daniel, qui a sorti récemment son premier album, Cent souvenirs terriens.

Plus expérimenté, le Lausannois Stéphane Blok revient pour la quatrième fois aux Francomanias, où il présentera, en trio, son nouvel album, l’excellent Complaintes de la pluie qui passe (lire ici). Enfin, le Genevois Mosquito présentera sa chanson-reggae également sur la petite scène, samedi. Peu avant que le duo genevois survolté du Gypsy Soundsystem Orkestra ne mette le feu à Espace Gruyère.

 

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