Restez calme, le Docteur arrive… pour la 50e année

Voilà un demi-siècle que le Doctor Who sauve le monde sur la BBC et entraîne le spectateur dans l’univers de science-fiction le plus déroutant et le plus riche créé à la télévision.doctorwhob

par Romain Meyer

Si vous marchez sur une planète morte, voyagez sur un Titanic interstellaire, combattez une ombre meurtrière, subissez une invasion d’automates au XVIIIe siècle ou assistez à la fin du monde depuis un point de vue privilégié, il y a de fortes chances que vous voyagiez avec le Docteur. «Docteur qui?» demanderez-vous. «Justement», répondra-t-il. Vous avez là l’origine du nom et les qualités de la plus ancienne série télévisée de science-fiction encore en activité: Doctor Who (Docteur Qui). Un monument de la culture populaire britannique, un paradis pour geeks de tous âges, qui célèbre son cinquantième anniversaire le 23 novembre.

La chose avait pourtant mal commencé: la diffusion du premier épisode par BBC One le 23 novembre 1963 est passée quelque peu inaperçue, à cause de l’assassinat, la veille, du président Kennedy à Dallas. Mais, malgré cette ombre ensanglantée, la sauce a pris. Le petit écran allait être pour longtemps squatté par les aventures de cet extraterrestre humanoïde capable de voyager dans le temps comme dans l’espace, grâce à un vaisseau spatial – le Tardis – en forme de «boîte de police» britannique des années 1950.

Découverte nigériane
A ce jour, Doctor Who compte à peu près… 800 épisodes (certes, certains durent à peine quelques minutes), et ce malgré une longue pause pour manque d’audience, de 1989 à 2005, année qui a marqué le début de la version actuelle, modernisée et renumérotée. Devenue œuvre patrimoniale en Angleterre, la série est toutefois amputée d’une centaine d’épisodes.

Neuf épisodes ont été retrouvés au mois d’octobre dans la ville de Jos, au Nigeria, dans une station-relais de télévision, sous un tas de poussière…

La BBC pensait en effet faire des économies utiles dans les années 1960 et 1970 en réenregistrant sur d’anciennes cassettes. Mais, surprise: neuf de ces épisodes ont été retrouvés au mois d’octobre dans la ville de Jos, au Nigeria, dans une station-relais de télévision, sous un tas de poussière… Un joli cadeau d’anniversaire, qui sortira déjà en DVD le 25 novembre en Grande-Bretagne, quelques jours avant le coffret de la septième saison.

Déclinaison médicale
Bande dessinée, romans, jeux de rôle, de cartes et vidéo – et même un Monopoly – l’univers du bon Docteur est depuis longtemps sorti de la télé. Il possède même sa propre revue, Doctor Who Magazine, qui sort ce mois son 467e numéro (elle avait commencé en 1979 sur un rythme hebdomadaire). Des chiffres et une longévité à faire fantasmer n’importe quel producteur.

Et cela sans prendre en compte le merchandising: poupées, figurines, clés USB, lampes de poche, mais aussi tasses et théières, masques de carnaval ou posters. Des centaines d’objets dédiés à la gloire du Docteur et de son univers. Il faut dire qu’en un demi-siècle les scénaristes ont construit une vaste mythologie autour de ce personnage ambivalent. Ils ont même réussi à expliquer «logiquement» les changements d’acteurs. Dernier «seigneur du temps», le Docteur possède la capacité de se réincarner s’il venait à mourir. Il revient alors avec une nouvelle enveloppe physique, un visage autre, un caractère et un âge différents. Un beau tour de passe-passe scénaristique.doctorwhoa

Ma série au cinéma
Depuis la renaissance de la série, trois acteurs ont incarné ce personnage fantasque et délirant: Christopher Eccleston (2005), David Tennant (2005 à 2009, le meilleur Docteur à ce jour) et Matt Smith (2010-2013, à 27 ans, le plus jeune acteur à endosser le rôle). L’épisode anniversaire du 23 novembre verra arriver le douzième Docteur sous les traits de l’Ecossais Peter Capaldi. Ce final d’une heure et quart réunira les deux derniers Docteurs en date, ainsi que John Hurt. Il sera projeté en simultané dans plus de 75 pays et dans des centaines de cinémas à travers le Royaume-Uni, en 2D et en 3D.

La richesse de l’univers de Doctor Who vient de la profusion des personnages et des races extraterrestres: les Daleks, qui vivent dans des caissons en fer façon gobelet renversé et qui rêvent d’exterminer le monde; les Cybermen, des êtres cybernétiques ayant perdu leur humanité ou encore les effrayants Anges pleureurs, des tueurs qui ne peuvent bouger que si on ne les regarde pas, mais aussi des yétis, des hommes-lézards…

Même les réalisateurs Peter Jackson et Steven Spielberg ont émis le souhait de réaliser un épisode…

Tant les ennemis que les amis – le Docteur a toujours un compagnon avec lui – ont rendu ce monde captivant, malgré des effets spéciaux volontairement limités, par l’extrême qualité des intrigues qui se mêlent et se répondent d’un bout à l’autre de l’univers et du temps. Richesse d’écriture, richesse d’interprétation, un monde comme nul autre mêlant science-fiction et fantastique et qui sait angoisser autant qu’interpeller. C’est tellement rare pour une création destinée à toute la famille que même les réalisateurs Peter Jackson et Steven Spielberg ont émis le souhait de réaliser un épisode…

L’épisode anniversaire du 23 novembre sera diffusé sur France 4, avant une nuit consacrée à Doctor Who

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