Francomanias: les concerts de vendredi soir

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par Eric Bulliard et Christophe Dutoit, photos Chloé Lambert

Dire qu’il y en a encore qui prennent Axel Bauer pour l’homme d’un seul tube. Pour penser qu’il aurait davantage sa place dans une tournée d’anciennes gloires des années 1980. Faux, tout faux: en un peu plus d’une heure, il a donné vendredi un concert carré et sombre, comme on les aime. Avec ce côté adolescent jubilatoire: on est jeunes, on fait du rock, on branche les amplis et on balance la purée. Pas besoin d’en faire des tonnes, juste de jouer fort et bien. L’occasion de rappeler une dernière fois à quel point la qualité technique (son et lumières) d’Espace Gruyère a été parfaite tout au long du festival.

En laissant une large place aux titres de Peaux de serpent, son dernier album, Axel Bauer démontre qu’il demeure un artiste exigeant et intègre. Qui a eu le bon goût, par exemple, de mettre subtilement en musique des textes de Marcel Kanche, comme Aveugle ou Souviens-toi. Atmosphère sombre, prenante. Ray-ban et habits noirs, il confirme aussi qu’il est un guitariste virtuose. La tournée n’en est qu’à ses tout débuts, mais on sent déjà que ces cinq musiciens admirables de précision vont atteindre une cohésion assez exceptionnelle.francovendredit

Et puis, bien sûr, il y a eu le moment que tout le monde attendait: Cargo de nuit, dans une version très fidèle et, paradoxalement, totalement moderne. Là encore, pas de chichis: Axel Bauer sait parfaitement qu’il s’agit du morceau le plus attendu. Il ne va pas pour autant laisser mariner. Il a décidé de la jouer, il la joue. Et tout le monde s’éclate. Juste avant, il a interprété une émouvante version de Cherchez le garçon de Taxi Girl, en hommage à son chanteur Daniel Darc, récemment décédé. Axel Bauer n’a même pas eu besoin de dire son nom, ni de rappeler qu’ils étaient amis depuis l’âge de 18 ans. Pudeur.

Avec sa quatrième venue à Bulle, Olivia Ruiz est devenue hier la deuxième artiste la plus capée des Francomanias, derrière Thierry Romanens, dont le record des participations semble toujours intouchable. Avec sa cohorte de beaux mecs (il fallait bien ça après la James Bond girl de Fleurent-Didier), la sublime Olivia a livré un show parfait, très axé autour de son nouvel album Le calme et la tempête. Très en verve et sautillante comme une jouvencelle, elle a fait souffler un vent de fièvre sur un public bien trop clairsemé pour une telle qualité. Dès son entrée en matière avec Voleuse de baiser, Olivia Ruiz a donné du corps à ses musiques de guingois. Vous savez, ce petit côté Tom Waits dans sa manière de faire chalouper un accord de guitare ou un rythme de tambourin. D’ailleurs, on a rarement vu autant d’instruments sur scène, des machines électro, contrebasse, violoncelle, scie, tambourin et autres ustensiles à faire de la musique.

Envoûtante et très en jambes (quelle ligne!), elle saute et virevolte, invite son danseur dans un pas de deux enflammé et très cubain ou flirte avec un mec dans le public (rien que pour lui, elle chantera douze secondes de Mon p’tit chat seule au micro, un très joli moment). En un mot, la belle a fait tout juste, jusque dans ses mots doux pour le public, même s’il est resté bien timide au moment de chanter en chœur les paroles des refrains.

Arnaud Fleurent-Didier a distillé sa pop hyperbranchée, qui plaît tant aux Inrocks et à Libé.

En ouverture sur la grande scène, Arnaud Fleurent-Didier a distillé sa pop hyperbranchée, qui plaît tant aux Inrocks et à Libé. Entouré, no-tamment, de musiciennes top models, le jeune homme a donné un aperçu de son univers complexe et raffiné. Voix haut perchée, nappes de synthés, tout cela sonne un peu lisse, un peu mou, tout joli-gentil. Mais AFD est aussi capable de toucher aux tripes, avec au moins deux chansons extraordinaires, le crescendo de France Culture (sur ses parents) et la simplicité de Si on se dit pas tout (sur son père). Beaucoup plus convaincants que le morceau sur Steve Jobs. «Une nouvelle chanson un peu rigolote», a-t-il expliqué. On ne doit pas avoir le même humour.

En tout début de soirée, les Violettes Noires – renforcées pour l’occasion par un guitariste «dont la principale qualité est d’être bruyant» dixit le chanteur – ont offert leur set franco-rock à un public de fans. Très émus d’être là – le groupe a même fait se rassembler les spectateurs pour la photo-souvenir – les Gruériens ont assumé leurs influences, entre Téléphone et Goldman. Pour sa part, Tomas Grand a présenté son album Kamikaze à mi-temps, qui n’a pas manqué d’interroger notre mauvaise foi sur ce point: à côté de ça, il fait quoi dans la vie ce gentil jeune homme? Il donne des cours de chant aux ados? Il est infirmier à l’EMS des Mimosa?

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Posté le par admin dans Francomanias, Les archives de 2013 Déposer votre commentaire

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