Francomanias: les concerts de jeudi soir

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par Eric Bulliard et Christophe Dutoit, photos Chloé Lambert 

Depuis quand les Francomanias n’avaient-elles pas pris une baffe aussi massive? Arno, jeudi soir, a balancé un set énorme, surpuissant, radical. Pas de demi-mesure chez le Belge en furie. Ceux qui n’aiment pas dégagent. Les autres savourent. Un bon millier de spectateurs étaient réunis à Espace Gruyère, mais tous n’ont pas supporté cette lave torrentielle. Tant pis pour eux.

Après une longue intro qui place le décor, Arno déboule avec We want more, tiré de son dernier album, Future vintage. En plein dans ta face. La suite sera du même fût. Du rock cabossé, sale, bien épais et en même temps si inventif. En grande forme, Arno s’agite, braille, balance quelques phrases de son cru. «On est moches, mais on s’amuse.» Tout un état d’esprit dans ces quelques mots: ce soir, on s’en fout de tout, la musique est en fête et en sueur, on se prend des coups, des déluges de décibels et «putain, putain, c’est vachement bien!»

Derrière la puissance de l’ours mal dégrossi, Arno demeure un grand sensible. Il a beau charrier de la caillasse, il n’en porte pas moins le nom d’un fleuve florentin

Au milieu de ce concert échevelé, à la fois déstructuré et parfaitement réglé (tout Arno dans ce paradoxe), deux moments de pure grâce. Lola, écrite pour sa grand-mère, et Les yeux de ma mère, la plus belle chanson du monde (qui oserait dire le contraire?). Histoire de rappeler que, derrière la puissance de l’ours mal dégrossi, il demeure un grand sensible. Qu’il a beau charrier de la caillasse, il n’en porte pas moins le nom d’un fleuve florentin.

Entre une reprise de Ferré (Comme à Ostende, désormais un classique de son répertoire) et des incontournables (Ratatata, Vive ma liberté, Je veux nager…) l’intensité ne baisse pas une seconde. Entouré d’un groupe extrêmement présent (guitare, basse, batterie et le fidèle Serge Feys aux synthés), Arno a confirmé qu’il demeure un artiste de scène hors pair. Et que sa production pléthorique n’empêche pas la cohérence d’un répertoire: Putain, putain et Bathroom singer, qui a conclu le concert avec un Arno déchaîné aux cymbales, ont par exemple plus de vingt-cinq ans et paraissent plus novateurs que la plupart de la soupe qu’on nous sert aujourd’hui. Bref, Arno reste un maître, indomptable et furieux.

Avant ce déferlement, Babx a réussi à sa hisser parmi les excellentes surprises de cette édition. Alternant moments de tendresse (magnifique Helsinki) et pop-rock-électro qui vous martèle le plexus, le jeune Français a confirmé tout le bien que l’on pouvait penser à l’écoute de son récent album, Drones personnels.

Cheveux en bataille, regard perçant, Babx s’est révélé parfaitement à l’aise, intense. Il se balade entre les genres, avec une originalité et une personnalité bien affirmées, osant même une version électro hypnotique de La mort des amants, de Baudelaire («le premier punk»), un slow ironique (Je ne t’ai jamais aimé) et un groove presque effrayant pour conclure (8 h 04) cet étrange concert.

Le silence après Arno, ce sont encore des acouphènes

En fin de soirée, Debout sur le zinc a pu méditer la phrase entendue au bar: «Le silence après Arno, ce sont encore des acouphènes.» Malgré leur ultradynamisme sur scène, les sept musiciens ont semblé bien pâlots après la débauche de furie du Belge. Avec quelques jolies perles à la clé (La vie à deux), une écriture plutôt fine et l’utilisation maligne de plein d’instruments, DSLZ a mis dans sa poche le public resté en nombre. Tout comme les Bullois de Season Tree, qui ont ouvert la soirée avec leur pop racée et sans complexe, mâtinée d’électro élégante et d’une touche de cor des Alpes, sans doute une première aux Francos. Quant à Roman Veda (les trois quarts des Living Sons en version chanson française), son set ne manquait pas forcément de saveurs, juste de sel et de poivre.

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Posté le par admin dans Francomanias, Les archives de 2013 Déposer votre commentaire

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