Francomanias: les concerts de mercredi soir

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par Eric Bulliard et Christophe Dutoit, photos Chloé Lambert

Le genre de concert dont on rêve à chaque édition: un artiste que le public présent ne connaît quasiment pas et qui emporte la salle. On appelle ça une révélation et on en a eu une mercredi, avec Barcella. Quelques secondes lui a suffi pour mettre le public d’Espace Gruyère dans sa poche. Avec sa tchatche et cette manière de bouger, d’utiliser ses bras et tout son corps, de se mettre debout sur son tabouret, de demander la participation du public sans en faire trop. Un vrai showman, version bateleur de rue qui «kiffe la vibe».

Mais Barcella n’est pas qu’un amuseur au débit impressionnant, un spécialiste des virelangues: son énergie communicative se double d’un vrai talent d’écriture, que ce soit dans la légèreté de Mixtape (c’est «juste pour le fun») et de Claire Fontaine (histoire d’amour entre une feuille et un stylo) ou dans l’émotion (Mademoiselle, L’âge d’or). Le tout dans un mélange de tradition (contrebasse, piano, guitare, batterie) et de modernité («On est jeune, on est ouf, on fait du beatbox…»). Bref, un tout beau moment, un de ceux on l’on hurle Salope en rigolant, après avoir été ému par un couplet du Sud de Nino Ferrer. Il paraît qu’il y a des gens qui étaient restés au bar: tant pis pour eux, ils ont raté LE concert de ce début de Francos.

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Coïncidence, ce concert enthousiasmant rappelait une autre révélation, celle de Bénabar, qui avait lui aussi soulevé l’Hôtel de Ville alors que personne ne le connaissait, en 2002. Depuis, il a fait du chemin et le revoici tout bien coiffé. Il a gardé la gouaille et le sourire canaille, ses histoires du quotidien. Mais ce n’est plus pareil: Bénabar n’a plus besoin d’aller chercher le public. Il peut se contenter de donner son concert, de balancer deux ou trois gags, de chanter La petite monnaie, Les épices du souk du Caire, la joyeuse virée de Paris by night.

Et ça roule, comme sur des rails, jusqu’à ces Mots d’amour bien enlevés. Il peut même se permettre de ne plus chanter Y’a une fille qui habite chez moi (on lui pardonne), Vélo (on pardonne déjà moins) ou Je suis de celles (on ne pardonne plus du tout). Heureusement, il reste Majorette, pour rappeler que le bonhomme est capable de signer de petits chefs-d’œuvre et qu’il vaut mieux que L’effet papillon ou que Les deux chiens (prototype parfait de la chanson inutile). Entouré d’un groupe qui, à l’évidence, se connaît par cœur, avec ses cuivres très en avant, il a ravi ses nombreux fans, qui ont eu ce qu’ils attendaient. Et même un peu plus, puisqu’il s’est tranquillement prêté au jeu des autographes et des photos-souvenirs dans les travées d’Espace Gruyère.

En ouverture de soirée, on a eu un peu mal au cœur pour le Genevois Zedrus et ses deux musiciens: 17 h 30, un jour de beau temps, c’est dur. Il aurait mérité une toute autre affluence, pour découvrir ses chansons désabusées, son humour pince-sans- rire et vachard, sa plume incisive («la vie est un dessin abîmé»). Il faut suivre de près le gars capable d’écrire que «vivre sans l’amour d’un père, c’est triste comme un magicien qui a un truc… comme grand-maman dans un porno.»

Devant une foule compacte et enthousiaste, les Neuchâtelois du haut ont joué crânement leurs valses musette un peu paillardes, leur rockabilly acoustique à l’humour décapant, leurs chansonnettes hyperfestives façon cabaret de music-hall.

Juste après lui, Les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois ont prouvé que la petite scène des Francos pouvait être un sacré bel écrin à la chanson française. Devant une foule compacte et enthousiaste, les Neuchâtelois du haut ont joué crânement leurs valses musette un peu paillardes, leur rockabilly acoustique à l’humour décapant, leurs chansonnettes hyperfestives façon cabaret de music-hall.

En osmose avec le public – si près que le groupe se permet sans complexe de chanter a cappella – les quatre musiciens ont livré une émanation très carrée de leur spectacle On va pas vers le beau, créé cet hiver à La Chaux-de-Fonds. En prime, ils ont même rendu un bel hommage à un vieil habitué, avec leur reprise binaire de La chauve-souris de Thomas Fersen.

En fin de soirée, le jeune Mickaël Miro jouait pour la première fois en Suisse. Pas très à l’aise sur cette scène trop grande pour lui, il a pu mesurer le fossé qui le séparait de ses influences majeures (Goldman, Balavoine et consorts). Devant un parterre de fans (doit-on écrire fanes?) qui chantent en chœur ses refrains, il n’a conquis que les convaincues avec ses chansons calibrées FM, avec ses guitares rock FM et sa reprise FM du Mendiant de l’amour, qui nous a valu l’impertinente question du jour: «Au fait, il vit toujours, Enrico Macias?»

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Posté le par admin dans Francomanias, Les archives de 2013 Déposer votre commentaire

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