Francomanias: les concerts de mardi soir

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par Eric Bulliard et Christophe Dutoit, photos Chloé Lambert

Sa troisième venue à Bulle aura été la plus sobre. Assagi, Jacques Higelin? Un peu quand même. Tant mieux pour la qualité musicale, pour l’écoute que méritent ses chansons. Tant pis pour ceux qui l’aimaient délirant sans fin, capable d’envolées lyriques interminables et de provocations plus ou moins vaseuses. Rien de tel mardi, devant un public attentif, mais clairsemé (un petit millier de spectateurs): d’interminable, il n’y a eu que la présentation des musiciens, sur Irradié. Pour le reste, on a eu droit à un concert sérieux, soigné.

Certes, Higelin reste Higelin. Rien ici d’aseptisé ni de froid. L’auteur de Champagne (dont il a donné une magnifique version, au piano, accompagné du seul Dominique Mahut aux percussions) reste un chanteur généreux, charismatique. Un conteur aussi, capable de passionner avec une histoire de gâteaux et de dames âgées dans un tea-room bullois. Ce qui lui a permis de lancer cette phrase imparable: «Je suis un régime, mais je n’arrive pas à la rattraper.»

La différence, c’est que désormais, il n’oublie pas que la musique et les chansons restent l’essentiel.

Toujours un peu amuseur, bateleur. La différence, c’est que désormais, il n’oublie pas que la musique et les chansons restent l’essentiel. Entouré d’une formation impeccable (avec notamment Alice Botté à la guitare et le magnifique Zaf Zapha à la basse), Higelin a surtout présenté les morceaux de son dernier album, Beau repaire. D’où une sensation de fragilité. Il en a aussi profité pour revisiter des classiques, pas forcément les plus connus: plutôt que de jouer la facilité en balançant Pars ou Tombé du ciel, il a judicieusement préféré ressortir J’suis qu’un grain de poussière et une émouvante Rousse au chocolat (accompagné uniquement d’Alice Botté à la guitare, lui-même jouant l’accordéon), deux chansons tirées d’Alertez les bébés! sorti en 1976, ou encore ce magnifique Accordéon désaccordé (en solo) qui fait revivre le Paris de jadis et de toujours.

Avant le Grand Jacques, Ariane Moffatt a secoué Espace Gruyère avec sa chanson pop-rock-electro. Avec ses deux micros, son tambour et ses synthés, la jeune Québécoise a livré un set intense, entourée de quatre musiciens (dont un bassiste inventeur d’un curieux keybass), qui est passé sans temps mort des titres de son dernier album à une reprise magistrale de Running up that hill de Kate Bush via Je veux tout, le titre qui l’a fait (un peu) connaître en Europe. Le tout sur un air electro-dance décomplexé et totalement jouissif.

L’autre Québécoise de la soirée, Marie-Pierre Arthur, a elle aussi joué dans la cour des grandes avec son groupe ultracompact et très finaud. Très à l’aise avec sa basse Höfner – elle fut d’ailleurs bassiste d’Ariane Moffat – elle a joué les grandes lignes de son second album, Aux alentours, un folk-rock sophistiqué et sans complexe, qui sonne avec cette touche si particulière que l’on doit également aux autres Québécois d’Arcade Fire. Sacrifiant aussi au rituel de la reprise, le groupe s’est fendu d’un Jealous guy (de John Lennon), chanté tour à tour par chacun des musiciens! Impressionnant.

A l’heure de l’apéro VIP, Primasch & the Tzigan Dreams’ Collector ont balancé leurs airs traditionnels de l’est, revisités par un furieux violoniste-hero qui flirte avec Hendrix (et sa référence à Voodoo chile) et Pink Floyd. Du tout grand art.
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Posté le par admin dans Francomanias, Les archives de 2013 Déposer votre commentaire

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