Resident evil V, un châtiment pour tous

Il y a des mauvais films qui vont tellement loin dans la nullité qu’ils en deviennent presque géniaux. Presque… car il ne faudrait pas exagérer non plus. Paul W.S. Anderson, qui traîne derrière lui des œuvres de qualité discutable (doux euphémisme), de Mortal kombat à Alien vs predator en passant par une version post-Matrix (et 3D) des Trois mousquetaires, aura participé à la totalité des opus de la franchise Resident evil, soit en tant que réalisateur, que scénariste ou producteur, et de manière générale à ce que le cinéma a fait de pire ces dernières années.

La simple évocation du curriculum du réalisateur britannique ne laissait donc miroiter que peu d’attentes quant à ce cinquième volet d’une série déjà lamentablement faible. De plus, sachant que la belle Milla Jovovich est en fait Mme Anderson à la ville, il y avait de quoi avoir peur… Enfin, pas de peur au sens propre, car pour un film de zombies, Resident evil: retribution n’a rien d’effrayant. Il est risible, au contraire.

En fait, son principal mérite réside dans la somme monumentale d’inepties, du manque total de scénario et de jeux d’acteurs méconnus et nullissimes. Face à cette quantité de médiocrité, il y a plusieurs solutions: soit s’ériger en chantre du cinéma d’auteur et vomir ce genre de productions hollywoodiennes, soit accepter le contrat de base (de la 3D plein les yeux, des dialogues aussi intéressants qu’un mode d’emploi de mixeur) et d’en rire soit, finalement, de s’ennuyer ferme.

L’histoire reprend là où le précédent épisode s’était terminé. Après une séquence d’introduction plutôt réussie (la seule), le film raconte les éternelles pérégrinations d’Alice (Jovovich) contre la Reine rouge, une intelligence artificielle à la solde d’Umbrella Corporation, l’entreprise qui a développé les virus transformant les gens en zombies japonais ou en reliquats de soldats bolcheviques… Sur le plan visuel, les ralentis interminables tentent de combler l’absence de scénario. Quant à Milla Jovovich et Michelle Rodriguez, elles nous apprennent (pour ceux qui l’ignoreraient encore) ce que signifie n’avoir qu’une corde à son arc. Au final, Anderson filme indifféremment Alice comme il a filmé d’Artagnan ou Liu Kang, Jovovich joue Alice comme elle joue Leeloo ou Jeanne d’Arc, et Michelle Rodriguez joue elle-même comme dans tous ses films. Au cas où cela intéresserait un spectateur masochiste, en anglais retribution signifie châtiment…

par Paulo Wirz

Resident evil: retribution, de Paul Anderson, avec Milla Jovovich et Michelle Rodriguez

 

 

Posté le par admin dans Cinéma, Critiques, Sur les écrans Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire