MC Solaar, le rap dans le rétroviseur

Il faut se souvenir que MC Solaar a été l’un des premiers à populariser le rap en France. C’était en 1990, avec Bouge de là, une paie. De cet héritage, le natif de Dakar en parle dans Intronisation, la première plage de son nouvel album, Géopoétique, après dix ans de silence discographique.

De nostalgie, il en est question tout au long des dix-neuf chansons de ce très bon album. Avec ses chœurs féminins très nineties, sa rythmique uppercut et son texte clin d’œil sur la vieillesse, Sonotone prouve d’emblée que MC Solaar n’a rien perdu de son groove, ni de ses savants assemblages de mots. Evidemment, l’homme de 48 ans ne va pas aujourd’hui révolutionner son flow. Au contraire, il introduit un piano enchanteur dans Eksassaute, il chante Les mirabelles d’un autre temps, avec des parties de plus en plus chantées. «Je suis né sous Balavoine/J’ai grandi sous Balladur», avoue-t-il dans Mephisto Iblis. Une paie.

Avec ce huitième album, Claude MC a le regard dans le rétroviseur. Non pas que ses compositions sentent la poussière ou le sapin. Mais parce qu’il lorgne davantage vers le jazz et Gainsbourg (Super Gainsbarre), 23 ans après Le nouveau western. La boucle est bouclée.

par Christophe Dutoit

MC Solaar
Géopoétique
Osmose Inverse

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