La musique serait bien morne sans Morrissey

Quelques jours après la réédition du brûlot The queen is dead (1986), le légendaire chanteur de The Smiths revient avec un onzième album solo. Morrissey fait le grand écart, ont écrit certains nostalgiques… Pas tant que ça, à y regarder de plus près.

Revenu de la gloire passagère, de l’adulation de toute une génération, du statut de sex-symbol mal assumé, Steven Patrick Morrissey n’est jamais aussi pertinent que lorsque personne ne l’attend. Dès les premières envolées de Spent the day in bed, l’Anglais chante, avec ce détachement si délicieux, une de ces mélodies dont lui seul a le secret. A peine plus loin, I wish you lonely trône au Panthéon des chansons les plus fielleuses de l’homme de 58 ans. Qui d’autre que sa gracieuse vilenie peut chanter des choses si méchantes (et si pertinentes) que «I wish you lonely/Like the last tracked humpback whale/Chased by gunships from Bergen (Je te souhaite la solitude/Comme la dernière baleine à bosse/Poursuivie par les canonniers de Bergen).» Certes, il chante également des insignifiances (When you open your legs). D’accord. Mais, quand même, si Morrissey n’existait pas, la musique serait bien morne.

par Christophe Dutoit

Morrissey
Low in high school
BMG/Warner

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