Benjamin Biolay en profusion

Un an après le somptueux Palermo Hollywood (justement récompensé par la Victoire de la musique du meilleur album de chansons), Benjamin Biolay prolonge l’aventure. Volver résonne des mêmes échos de son amour pour Buenos Aires la foisonnante. Pas de redite toutefois: en quinze titres et une heure extrêmement riche, le Lyonnais surdoué se laisse aller avec une liberté réjouissante.

Alors que son précédent disque avait des allures d’album concept, Biolay ouvre ici les vannes à tous les genres. 
Il ose le rap (Hypertranquille, peu convaincant), se lance dans la variété-pop dansante (Roma-Amor), le reggae (Ça vole bas) et invite de nombreuses voix féminines (Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Sofia Wilhelmi, Illya Kuryaki and the Valderramas). Il ne renie pas son goût pour les cordes et les orchestrations amples, mais distille aussi des merveilles dépouillées, comme 
La mémoire (un des meilleurs titres) et cette reprise d’Avec le temps.

On sort de ce Volver hétéroclite un peu sonnés par cette profusion, mais, une fois de plus, séduits par le talent et le spleen singuliers de Biolay. Et la gorge serrée après avoir écouté Arrivederci, déchirant hommage à Hubert Mounier (L’Affaire Louis Trio). «Mon ami, c’est donc ici / Qu’on se quitte / Moi en costume /Toi dans une boîte / Qu’on porte à quatre / C’est la coutume.»

Par Eric Bulliard

Benjamin Biolay, Volver, Universal

Posté le par Eric dans Chanson française, Musique Déposer votre commentaire

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