Angélique Eggenschwiler, un kaléidoscope si humain

Le titre résume parfaitement le ton du livre, de cette prose à la fois évanescente comme un parfum, concrète comme la térébenthine, ce mot si mystérieux. Dans son premier recueil de nouvelles, la Fribourgeoise Angélique Eggenschwiler navigue entre ces versants de l’écriture, entre la poésie et ce quotidien évocateur, à l’image des notations de «Lettre à Marie», puissantes et émouvantes de simplicité: «Du cumin sur une assiette de nouilles / Parler d’automne et d’aventure / Le béton qui fume sous la grêle estivale…»

Remarquée au Prix interrégional Jeunes auteurs (PIJA) 2013, chroniqueuse piquante et pertinente à La Liberté, l’auteure broyarde construit avec Parfum de térébenthine un kaléidoscope où se croisent, récurrents, «Les hommes», mais aussi des naufragés, des désespérés, «Garance et son odeur de givre», «la fragile Hélène», une dame «pleine de trous» et d’abysses… Dans cette valse humaine, tournoient fêlures et sombres beautés, transcendées par cette plume sensible, qui se laisse parfois emporter par le lyrisme: «Elle était brûlante et précaire dans son costume de fièvre et de vide sur le creux de son âme, dans son ventre transparent sous une chair cristalline.»

par Eric Bulliard

Angélique Eggenschwiler
Parfum de térébenthine
L’Hèbe, 176 pages

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