Leonard Cohen: des chants funèbres d’un dernier grand songwriter

cohenLeonard Cohen vient de fêter ses 82 ans. Sept de plus que Bob Dylan, dix de plus que Keith Richards. Et il vient de sortir son 14e album. Il faut dire que sa retraite, il l’a déjà prise, de 1994 à 1999, lorsqu’il s’est retiré dans un monastère bouddhiste sur les hauts de Los Angeles… A l’heure où les gens de son âge laissent couler l’air du temps, le Canadien le chante. Et de quelle manière.

You want it darker débute par un chœur d’hommes, proche de la psalmodie grégorienne. Puis arrive une basse lancinante, comme aux plus belles heures de I’m your man. Enfin, IL susurre de sa voix charnelle cette phrase sublime et expiatoire: «I’m ready my lord.» En quelques secondes d’une beauté ténébreuse, Leonard dit tout: «Je suis prêt, mon Seigneur.» Prêt à bouleverser ses fans avec un album apaisé, enregistré par son fils Adam et nettement moins kitsch que ses précédents (il reste néanmoins quelques scories). Mais, surtout, prêt à basculer dans l’autre monde. Rarement chants funèbres n’auront été si puissants, si profondément hantés par la fin et si clairement obsédés par une seule rédemption: l’amour. Encore et toujours. Et à jamais.

par Christophe Dutoit

Leonard Cohen
You want it darker
Sony

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