François Debluë, sous le regard du poète

nondeblueDe savoureuses observations, au fil des jours et des rencontres, des souvenirs et des voyages. Partout, le Vaudois François Debluë (né en 1950) pose son regard de poète, tour à tour désenchanté et amusé. Son sourire illumine ses Nouvelles fausses notes, qui font suite aux Fausses notes parues en 2010. Préférant la tendre ironie au cynisme, cet humour met une juste «distance à soi», qui permet aussi d’éviter le ton moralisateur ou pédant. La culture, ici, va de pair avec une capacité intacte d’émerveillement, loin de la mode de la dérision générale: «Ils croient exercer leur sens critique. En réalité, c’est à leur immense capacité de dénigrement qu’ils donnent libre cours».

La brièveté convient parfaitement à cette plume affûtée. Surtout que «comme certaines plaisanteries, les pensées les plus courtes sont parfois les meilleures». Çà et là rôdent la mort et la maladie, la mélancolie du temps qui passe: «Il savait qu’il ne serait bientôt plus grand-chose pour pas grand monde.» Et c’est encore l’amour qui constitue le meilleur refuge: «A la mort, répondre par l’amour et par la beauté: celle d’un aveu, celle d’un geste, celle d’un poème ou d’une phrase musicale – amour et beauté, ici, ne faisant plus qu’un.»

par Eric Bulliard

François Debluë
Nouvelles fausses notes
L’Age d’Homme, 280 pages

Posté le par admin dans Littérature Déposer votre commentaire

Ajouter un commentaire