Tonbruket: les dents de scie nordiques

TonbruketDans les incontournables du jazz suédois, E.S.T. a marqué fortement les esprits. En 2008, tout s’arrête lorsque son créateur, Esbjörn Svensson meurt tragiquement dans un accident de plongée. Dan Berglund, jusqu’alors bassiste du trio, décide d’aller de l’avant en créant son propre projet, Tonbruket. Forevergreens est le quatrième album de la formation suédoise.

Si la voix hispanique qui ouvre le disque présage d’un peu de douceur, ce n’est pas la constante de ce disque qui oscille vigoureusement entre des envies électriques et acoustiques. Les énergies sont très variables et l’on passe, un peu déconcerté, de la ballade rassurante à la froideur spatiale. Réjouissant par sa sensibilité inspirée sur des morceaux comme Sinkadus ou Frösön, le quatuor développe une énergie beaucoup plus dure lorsqu’il aborde un répertoire rock avec des extrêmes comme Linton où la démesure d’effets bruts laisse pantois. Le disque est scindé en deux énergies trop distinctes. Ce ne serait sûrement pas un problème si elles n’étaient pas données avec autant de contraste entre chaque morceau. Du tourbillon d’idées naît la tornade et, si la proposition interpelle, elle n’est pas toujours confortable.

Par Guy Fragnière

Tonbruket, Forevergreens, Act / Edel

Posté le par Eric dans jazz, jazz, Musique Déposer votre commentaire

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