Wild Nothing: fourre-tout délirant et vicieusement déjanté

wildnothingCertains vont adorer le troisième album de Wild Nothing. D’autres le considéreront comme un bric-à-brac sans queue ni tête. A vrai dire, Jack Tatum fait sans doute partie de ces touche-à-tout de génie, capable de bâtir de gigantesques châteaux de cartes et de leur souffler dessus, juste pour voir à quel moment ils vont s’effondrer. Life of pause est de cet acabit. Un fourre-tout où se croisent mille influences, surtout pompées aux années huitante, si riches en n’importe quoi digne d’être recyclé.

Dès l’ouverture Reichpop, le Virginien remet au goût du jour des rythmiques au xylophone et enivre ses chansons de vocalises traînantes et détachées. Avatar américain d’un Benjamin Biolay sous Prozac, Jack Tatum fait feu de tout bois. Une basse très New Order sur Lady blue, des synthés très kitsch sur A woman’s wisdom (c’était aussi ça les eighties), des guitares noisy à la My Bloody Valentine sur Japanese Alice. Tout y est dans cet album boulimique, mais jamais indigeste. Y compris la sublime ballade Adore, un ovni interstellaire qui rappelle aussi bien Bowie que Pink Floyd. Finalement, tout porte à croire que ce type n’est pas schizophrène: son identité est simplement ultramultiple.

par Christophe Dutoit

Wild Nothing
Life of pause
Bella Union

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