Une dizaine d’années déjà qu’il est actif musicalement, en collaboration ou en solo. Avec Ça ira, tu verras, Séverin sort son album le plus personnel, le plus abouti. En dix titres (dont un magnifique Interlude), il révèle son talent pour la chanson pop-variété bien tournée. Et son goût pour les rythmes brésiliens, que l’on retrouve sur deux duos avec Philippe Katerine (Contrôle ta samba) et avec son épouse Kiwi da Gama (France-Brasil). Le titre qui donne son nom à l’album a aussi ces parfums ensoleillés, dans un enthousiasmant crescendo évoquant les étapes qui suivent une rupture sentimentale.

Avec une voix et une fragilité mélancolique qui lui vaut des comparaisons avec Souchon, Séverin atteint deux sommets dans Ton ADN, consacré à son père disparu et Poli, où Séverin Tézenas du Montcel (son vrai nom) revient sur son éducation bourgeoise: «Je connais les formules / et la place de la fourchette…» Autre réussite, France ressemble à un exploit d’équilibriste: tout en élégance, il regrette certaines évolutions de son pays sans passer pour le réac nostalgique. Quelques temps plus faibles (Les hommes à la mer et Amélie) n’empêchent pas l’album de faire figure de sympathique surprise de ce début d’année.

par Eric Bulliard

Séverin
Ça ira, tu verras
Néon