Rokia Traoré: une recette trop appliquée

TraoréSixième album pour une des chanteuses africaines les plus reconnues internationalement. Un album qui a failli ne pas naître, tout comme la carrière de Rokia Traoré aurait pu s’arrêter. En 2012, alors qu’elle était revenue vivre au Mali depuis peu, les conflits armés la contraignent à fuir vers la France avec son fils et à remettre en question sa carrière artistique. Confrontation à une réalité brute d’où naîtra Né So.

Si on retrouve avec plaisir la voix incomparable de la chanteuse, il est difficile de trouver la porte d’accès à ce disque, qui a tous les ingrédients mais pas d’étincelle. Les meilleurs musiciens africains ont été choisis, les meilleurs studios européens aussi, mais la cohésion en pâtit, chacun suivant scrupuleusement sa partition dans une production trop maîtrisée et plutôt fade.

La chanteuse elle-même semble être à distance de sa prestation. Regard désabusé sur l’existence ou mauvaise utilisation d’une notoriété qui offre trop de choix dans la création? Ce disque passe un peu à côté de son sujet, mais ne résume en rien la carrière d’une artiste sensible et incontournable. Et s’il fallait s’en convaincre, réécouter Bowmboï (2003) est un argument tout trouvé.

par Guy Fragnière

Rokia Traoré
Né so
Nonesuch

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