A Detroit, ville fantôme où la vie, malgré tout…

Il_etait_une_villeLivre après livre, Thomas B. Reverdy, né en 1974, s’impose comme une voix singulière de la jeune littérature française. Après une trilogie initiale personnelle (La montée des eaux, Le ciel pour mémoire, Les derniers feux), son univers s’est concentré sur les villes désolées, où la vie continue de se faufiler malgré tout. Il s’est ainsi intéressé au New York d’après 11 septembre (L’envers du monde) et à Fukushima (Les évaporés).

Avec Il était une ville, nous voici au coeur de Detroit, ville presque fantôme, abandonnée par ses habitants après la crise économique. Une autre forme d’apocalypse où débarque un jeune ingénieur français. Le roman croise les destins de Candice – la jeune serveuse «au rire brillant et rouge» –, de Charlie – le gamin qui disparaît comme des centaines d’enfants –, de Brown – l’inspecteur chargé de l’enquête, qui semble figé dans le passé… Avec son sens de l’émotion jamais larmoyante, Thomas B. Reverdy mêle admirablement une trame narrative solide et l’évocation à la fois sensible et puissante d’une ville et d’un monde en train de disparaître. Avec en toile de fond cette question posée par l’un de ses personnages: «Est-que le Paradis c’est toujours ce qu’on a perdu?»

Par Eric Bulliard

Thomas B. Reverdy, Il était une ville, Flammarion / 272 pages

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