Boris Dokmak, jusqu’au cœur des ténèbres

AmazoniquesRévélé en 2013 par La femme qui valait trois milliards (une histoire située après la mort de Paris Hilton), Boris Dokmak change de cadre pour ce deuxième roman plein de fureur. Cet agrégé de philo, né à Kiev et installé en France, est parti de faits réels pour plonger son lecteur en enfer. Jamais reconnu par les Américains, le projet Sunshine sert de toile de fond à ces Amazoniques: en pleine guerre froide, les Etats-Unis ont cherché une population isolée pour expérimenter les effets d’une pollution nucléaire. L’expérience a eu lieu au Vénézuela. Boris Dokmak l’a transposée en Guyane, en inventant la tribu indienne des Arumgaranis.

Cet arrière-plan n’apparaît qu’en toute fin du livre. L’essentiel est constitué par le voyage d’un lieutenant français, Saint-Mars, envoyé au fond de la jungle amazonienne pour enquêter sur un meurtre. Dans un périple ahurissant, qui n’est pas sans rappeler celui d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad (que Coppola a transposé au Vietnam pour en faire Apocalypse Now), cet ancien soldat affronte les éléments, la jungle, les moustiques, des dégénérés cannibales… Entre polar et roman d’aventure, le livre brise les codes et se révèle violent, sauvage, parfois éprouvant, mais toujours fascinant.

par Eric Bulliard

Boris Dokmak
Les Amazoniques
Ring / 432 pages

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