Kamel Daoud, lui rendre son nom

daoudLe titre et l’incipit donnent la couleur: «Aujourd’hui, M’ma est encore vivante.» Meursault contre-enquête revient sur un des meurtres les plus célèbres de l’histoire de la littérature: celui que Camus raconte dans L’étranger. Le narrateur connaît cette histoire de près, puisqu’il est le frère du défunt, que le roman de 1942 appelle uniquement l’Arabe.

Quelque 70 ans après les faits, dans un bar d’Oran, il s’adresse à un universitaire admirateur de Camus pour défendre la mémoire de son frère et enfin lui redonner son nom: Moussa. Sur cette idée maligne, l’Algérien Kamel Daoud tisse un habile premier roman, qui dépasse le simple jeu des références littéraires. Même s’il donne parfois l’impression de tourner en rond (en raison aussi de la structure répétitive du récit), il dégage de passionnantes réflexions sur son pays et les questions d’identité qui traversent son histoire.

Par Eric Bulliard

Kamel Daoud
Meursault, contre-enquête
Actes Sud / 160 pages

notre avis: 2/4

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