Arnaud Delrue, malaise croissant

couverture-delrueAu premier abord, le titre semble évoquer la sérénité, la tranquillité. Mais Arnaud Delrue balaie vite cette impression. Un été en famille s’ouvre en effet sur cet incipit: «Notre sœur était morte depuis une semaine.» On ne tardera pas à comprendre que Claire s’est suicidée. Philippe, le narrateur, s’adresse à Marie, sa plus jeune sœur, et, très vite, un malaise s’installe, d’abord impalpable, puis de plus en plus prégnant. L’atmosphère s’alourdit, au fil de la confession de Philippe et de son voyage vers l’Espagne.

Avec ses brefs chapitres et ses paragraphes numérotés, avec aussi ses phrases sèches et acérées, Arnaud Delrue installe un climat inquiétant avec une maîtrise assez admirable. Pour son premier roman, ce jeune photographe explore les liens familiaux et leur dévoiement, dans un crescendo aussi malsain que fascinant. Simple et efficace.

par Eric Bulliard

Arnaud Delrue
Un été en famille
Seuil / 160 pages

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